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04/08/2009

L'invitation au voyage

17 Juillet 2009.
Nous sommes vraiment heureux de vous accueillir à Manhattan samedi 25 et dimanche 26 juillet pour notre mariage (1).

La cérémonie religieuse aura lieu à Riverside Church samedi à 12h30 précises (2).

Elle sera suivie d'une bénédic
tion en chants et musique à la Mason Chapel, Harlem, de 14h00 à 14h30 (3). 

A l'issue de la cérémonie, vous êtes invités à un cocktail à notre domicile, 320 W 88th Street, appartement n°2, à 15h00 (4).

Le dîner aura lieu à 19h30 au restaurant Daniel, au 60 E 65th Street ; le rendez-vous est toutefois fixé au préalable sur Central Park West, de sorte que nous traversions ensemble Central Parc pour nous rendre au restaurant (5).

Il sera suivi d'une soirée jazz à Soho autour de Cyrille Aimée and The Surread Band, au Cupping Room Café (6).
 
Le lendemain, dimanche 26 juillet, nous aurons rendez-vous à 12h30 précises pour une sortie pique-nique sur le bateau le Ventura dans le port de Manhattan. (7)

Bon voyage à tous,
et à très bientôt !

Annie & Olivier

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Notes :

(1) Ceux qui souhaitent nous rejoindre pour un pique-nique informel de retrouvailles le vendredi 24 juillet doivent nous le confirmer dès que possible et en tout état de cause avant mercredi soir à : olivier.beaunay@voila.fr (ou au 001 646 895 9267). Le pique-nique aura lieu à Central Parc, sur Sheep Meadow, la grande pelouse au sud du parc. Le rendez-vous est fixé à 17h30 (assez tôt pour profiter de la lumière de la fin de l'après-midi et aussi parce que la nuit tombe assez tôt sur le parc, vers 20h30/21h00), à l'angle de Central Park West et de la 67ème rue, côté parc, à l'entrée de l'allée menant à la Tavern On the Green. Le lieu du pique-nique, Sheep Meadow, se situe en face de la taverne, de l'autre côté de la rue intérieure du parc ; si cette pelouse est fermée, ce qui était le cas exceptionnellement en début de semaine, on trouvera aisément d'autres coins un peu plus loin dans le parc. Tenue décontractée de rigueur ; pour des activités sportives diverses, il est même utile de se munir de baskets !

(2) L'Eglise de Riverside se situe sur Riverside Drive, entre la 120ème et la 122ème rue. La porte principale de l'Eglise donne sur Riverside Drive, en face du parc, elle se situe sous les échafaudages car la façade est actuellement en travaux.

Attention : on sous-estime toujours les distances et le temps nécessaire pour se rendre d'un endroit à l'autre à Manhattan. Prévoyez toujours d'arriver un quart d'heure à l'avance, certaines adresses n'étant pas toujours faciles à trouver et le timing devant être respecté d'assez près pour les différents événements que nous avons prévus (cérémonie, dîner, club, sortie en mer). Au-delà d'un retard de 5 minutes, assurez-vous que vous pourrez vous rendre à destination par vos propres moyens, notamment en vous munissant d'une copie de cette invitation pour les différentes adresses.

Par ailleurs, si les transports en commun (bus, métro) sont plutôt bien faits et pratiques à New York, nous ne recommandons pas de les utiliser pour le samedi et le dimanche en raison des retards qu'ils occasionneront. Utilisez les taxis, assez peu chers - le plus souvent de 5 à 10 $ la course à Manhattan, autour d'une quinzaine de dollars pour les plus longues distances à l'intérieur de la ville (c'est bien sûr différent pour les aéroports, plus lointains, pour lesquels il faut compter, selon les cas de 50 à 70 $) - et qui, surtout, vous aideront à trouver rapidement les différentes adresses pour les déplacements que nous ne ferons pas ensemble en minibus.

Prévoyez d'avoir quelques dollars sur vous pour les quêtes qui accompagneront les deux cérémonies. Le don est individuel. Deux quêtes sont parfois possibles, l'une pouvant par exemple être dédiée aux musiciens, en particulier à la Chapelle Mason (voir note suivante) : il n'y a pas de service normalement le samedi, spécialement en cette période de vacances, ce qui fait que les gens de l'église se déplaceront spécialement pour la cérémonie.

(3) La chapelle Mason se situe à l'intersection entre Malcolm X Boulevard et la 130ème rue. C'est une modeste maison blanche qui se trouve sur la gauche en remontant le boulevard vers le nord. Nous nous rendrons à cette chapelle ensemble en minibus à la sortie de l'église de Riverside, après une brève séance photos dans le parc devant l'église, face au mémorial dédié au Général Grant.

(4) De nouveau, nous nous rendrons de la chapelle à la maison en minibus, à la sortie de la chapelle Mason, aux environs de 14h45 pour une arrivée à la maison vers 15h00. Compte tenu des cérémonies qui s'étaleront, en gros, de midi à trois heures, déplacements inclus, prévoyez de prendre un petit déjeuner ou un brunch suffisamment consistant pas trop tôt dans la matinée.

(5) Le rendez-vous est fixé à 19h00 précises à l'angle de Central Park West et de la 72ème rue, près du marchand de glaces qui se trouve côté parc. Nous traverserons ensemble Central Parc, en passant notamment par Bethesda Terrace, Naumburg Band Shell et The Mall, avant de rejoindre le restaurant qui se trouve Upper East Side, à l'angle de 65ème rue Est et de Park Avenue.

(6) Nous nous rendrons au Cupping Room Café à la sortie du restaurant vers 23h00 pour une arrivée prévue vers 23h30 au club, qui se situe au 359, West Broadway, à l'angle entre West Broadway et Broome Street (il y a une entrée sur chaque rue).

(7) Le rendez-vous est fixé à la marina, North Cove. L'entrée de la marina se situe à l'angle de West Street (ou encore West Side Highway) et de Liberty Street. Se faire déposer à l'entrée du jardin qui borde la marina, au bout de Liberty Street. Le bateau est le Ventura, un voilier d'une vingtaine de mètres, qui mouille côté nord de la marina. Le retour au port est prévu à 16h00 (et le Capitaine est très ponctuel), ce qui est tout à fait suffisant pour ceux d'entre vous qui doivent se rendre par la suite à l'aéroport, qu'il s'agisse de JFK ou de Newark, pour attrapper leur avion.

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Contacts :

Pour toute question ou information complémentaire, vous pouvez nous contacter aux numéros suivants (...).

En tout état de cause, faites un repérage sur une carte au préalable et munissez-vous d'une bonne carte lors de vos déplacements. Si vous manquez un lieu de rendez-vous intermédiaire (par exemple au parc avant le dîner au restaurant), il devrait vous être assez facile de vous rendre au lieu d'arrivée lui-même. N'hésitez pas à demander votre chemin aux New Yorkais qui vous orienteront bien volontiers. Si vraiment vous êtes perdus, encore une fois, il y a toujours la solution des taxis, utiles même pour des déplacements courts.
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Commentaires
En vitesse pour ceux qui veulent une googlemap, voila les différents lieux pointés sur la carte de Manhattan :
http://maps.google.fr/maps/ms?ie=UTF8&hl=fr&msa=0&msid=105388195286140893601.00046f486cde2366553ad&ll=40.792109,-73.987341&spn=0.043537,0.109863&z=14&iwloc=00046f48826e55b443a82
(l'adresse du lien prend 4 ligne, la copier en entier avant de la coller dans la barre d'adresse de votre navigateur)
Commentaire n° 1 posté par aleth le 22/07/2009 à 12h20

Perfect, merci Aleth !
Commentaire n° 2 posté par Olivier & Annie le 22/07/2009 à 14h48

Y aura-t-il de la neige à New York ? (L'Hébreu en fuite et le raton laveur)

9 Juillet 2009.

 

Enfin un sujet sur lequel je peux être clair et concis : 

- Non.


PS : En tout cas, sauf incident climatique majeur genre "The day after tomorrow" : si je vois passer un troupeau de pigeonneaux piquer à fond les ballons sur Mexico, je donnerais l'alerte. Comme je suis un garçon consciencieux, j'essaie en effet d'ouvrir un oeil de temps en temps en bronzant sur la terrasse pour scruter le ciel. C'est pas que ça m'enchante, vu que j'ai cassé mes lunettes de soleil et que je ne peux décemment pas emprunter celles de Poune (le monde est curieusement fait : de même qu'il y a parfois relativement peu de matière sur les culottes Victoria Secret, surtout pour l'hiver, de même il y a de bien trop grands verres sur les lunettes "mouches" qui semblent faire fureur sur les avenues ces temps-ci), mais enfin, une mission est une mission, un soldat un soldat, une terrasse une terrasse, un ciel un ciel, et un chat un chat.

En plus, je n'ai pas que ça à faire vu la liste de corvées que me passe chaque jour le Chef. Rien que ce soir, il m'a fallu goûter une bonne dizaine de vins chez Daniel. Bon, passe encore. Mais le truc qui m'inquiète un peu, c'est qu'après avoir tâté une bonne vingtaine de robes de mariée depuis une semaine, je deviens capable de discussions techniques tout à fait honorables. La couturière du Wedding Atelier par exemple ne bouge plus une couture sans mon avis. Et il suffit parfois même d'un imperceptible froncement de sourcils dubitatif de ma part pour lui paralyser le geste aussi sec.

Oui, oh, j'en entends qui susurrent : "Comment, elle n'a pas déjà sa robe de mariée ? Oh la la...". Ohlala-quoi ? Je le sais parce que dans les boutiques, comme chez Vera Wang hier sur Madison, quand on dit que c'est pour le 25 juillet, ils nous demandent tout de suite : 2010 ?... Et quand on répond que non et que ce n'est pas pour 2011 non plus, ni pour 2064 par exemple, il y a un enchaînement très américain et professionnel que j'aime beaucoup : 1) la femme jette un coup d'oeil en biais sur le premier agenda qui lui tombe sous la main histoire de bien ré-imprimer la date du jour ; 2) elle touche discrètement un objet de piété familier (croix, bague, cloche, etc) en essayant une fraction de seconde de nous faire remonter le temps comme dans une sorte de version féminine de Terminator, toujours avec le même sourire, mais un tantinet plus figé que trois secondes plus tôt ; 3) elle réalise que la vie entière des gens normaux, bon OK, et aussi de ceux qui organisent leur mariage en trois mois, ne se déroule pas exactement comme sur Wedding Channel ; 4) elle nous dit : "Okay, je comprends, suivez-moi" et là, c'est comme la Mer Rouge pour les Hébreux pendant la fuite d'Egypte (ils fuyaient quoi d'ailleurs ? le mariage si ça se trouve, ah, les lâches), la boutique s'ouvre devant nous jusqu'au salon d'essayage et là, hop, "on" essaie robe sur robe. Et c'est généralement à ce moment-là qu'"on" s'aperçoit qu'"on" a oublié de prendre avec soi un livre, un ballon ou un nunchaku, bref, de quoi s'occuper décemment pendant trois heures.

En fait, je pousse un peu les amis, c'est quasiment réglé cette affaire de robe. Et puis d'ailleurs, grand seigneur, j'ai dit que je n'en mettrais pas, comme ça, ça simplifie le problème.

J'en ai marre. Je voulais écrire un petit truc vite fait pour vous donner enfin quelques nouvelles brèves et utiles entre "Danger clair et immédiat" (vous avez vu comment il lui cause, au président, le Harrison ?) et mon lit - et c'est vrai que ça partait plutôt bien au début, comme un voeu de Nouvel An, et puis non, patatras, le soufflé pur et délicat de la concision retombe comme une vulgaire patate à laquelle on aurait pourtant dit : "O patate, supens ton vol", mais non invariablement, paf, la patate retombe. 

Donc, le temps : ce que je voulais vous dire c'est qu'il fait plutôt chaud en juillet ici (en août aussi, mais pour le moment, août, hein...), en gros, des minimales comprises entre 15 et 20° et des maximales qui oscillent entre 25 et 30°. D'habitude, il y a une série de trois-quatre jours bien ensoleillés, puis un temps plus variable les trois ou quatre jours suivants - un peu ensoleillé, un peu couvert, avec fréquemment une ou deux averses : une fausse, qui s'arrête après quelques gouttes (après que je me suis dit : "okay, j'irai rouler plus tard"), et une vraie, qui n'est pas de sortie pour rien (quand je me suis finalement décidé à aller rouler en me disant que ce n'était qu'une fausse alerte).

Il ne semble pas pour autant nécessaire de prendre des vêtements de pluie, il suffira de s'abriter quelques minutes. Un peu de crème solaire, voire casquette ou chapeau, peut s'imposer au contraire, au moins pour le bateau le dimanche. Et d'ailleurs, Poune, qui semble tout de même s'en battre un peu le cholédoque, me répond inmanquablement chaque fois que j'évoque un scénario météo catastrophe : "Tu sais ce qu'on dit, Mondoudou : mariage pluvieux, mariage heureuuux...". Et hop, après, elle fait un grand sourire et remonte sur son nuage là-haut d'où elle peut superviser le petit personnel ramer pour faire avancer la gondole...

- Oh, à propos de gondole, on en a vue une ridicule tout à l'heure qui filait avec quelques touristes sur le lac de Central Park. En revanche, il faut absolument que vous alliez vous balader dans ce coin du parc, appellé "The Ramble" (excursion, vadrouille), disons à hauteur des 75ème et 80ème rues, quasiment au centre. C'est une sorte d'île assez sauvage, très paisible, et traversée de très jolis sentiers desquels on a parfois une vue fabuleuse de la ville (on y croise accessoirement quelques ratons laveurs taciturnes et amusants). Pour le côté nature sauvage, j'ai déjà mentionné la rive Nord avancée de l'Hudson, à faire à vélo ; il y aussi, plus près, et toujours dans Central Park, le bois qui couvre toute la partie nord du parc. C'est une zone naturelle qui vous fait, à portée de marche, plonger dans un univers vraiment inattendu au beau milieu de la ville. Ce n'est pas le Luxembourg, c'est mieux.

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Commentaires

Bon si j'ai bien compris, new york l'été c'est le même climat que nantes(l'été aussi). Très chaud, puis pluie pour rafraichir !...
Toute la question est de savoir si on peut roller sous la pluie ou pas !
Je suis allée voir les photos de l'ALexander, c'est super ! Nettement plus chic que le Jazz ! Heureusement que tu es là pour t'occuper des détails bassement matériels !
Commentaire n° 1 posté par aleth le 09/07/2009 à 09h51

Quoi, ligne 10? "une mission est une mission.... un chat un chat". Et pourquoi n'as-tu pas écrit : "un chien une Babouchka"? Je ne te trouve qu'une excuse : les dix vins goûtés...

Signé : une Bab contrariée.
Commentaire n° 2 posté par Bab le 09/07/2009 à 11h29

Aleth - Oui, à cheval, à roller, à vélo ou en talons, rollons, rollons, rollons vaillamment ! Et d'ailleurs, une petite pluie pendant l'effort (je parle de la course, bien sûr, pas du mariage), moi je trouve que c'est très agréable. Par exemple, quand j'essaie de prendre la roue des dopés qui me passent à 50 mph sur la grande boucle de Central Park, une petite bruine et hop, je suis tout de suite moins mauve, ou moins vert, ça dépend de la phase de la course.

Quant à l'Alexander Hotel - pour lequel il faut remercier Muriel et Jules qui l'ont déniché -, c'est vrai que l'entrée est très chic, mais encore une fois, les chambres y sont très simples. Point fort incontestable de cet hôtel : le calme et une bonne situation, comme pour la maison 6 blocks plus bas en fait, entre d'un côté le parc de Riverside, et de l'autre Broadway. Bref, plutôt coooool.
Commentaire n° 3 posté par Olivier & Annie le 09/07/2009 à 16h14

Bab - Arggggh, quelle erreur impardonnable, ma babouche ! Pourtant, hips, je t'assure, j'étais vraiment partaifement, hips, lucide cette nuit, vers deux beurres du marin (Poune s'est levée à peu près à ce moment et m'a dit : "Mais qu'est-ce que tu fais encore debout Mondoudou ?" Il faut dire que je tape sur ce clavier comme un fada, même qu'on m'appelait le bûcheron aux Affaires étrangères, et que ça ne s'est pas arrangé depuis qu'elle a entrepris de nettoyer MON clavier vu que maintenant, quand j'appuie sur la barre Espace, soit rien ne se passe (...), soit le clavier part en vrille et le curseur fait défiler dix lignes d'affilée... "Eh ben moi, je pourrais pas garder les yeux ouverts" a-t-elle ajouté, les yeux joliment mi-clos, en reprenant illico la direction du lit cependant que j'achevai cette @&*$%(§çZ*£?° de note).


Et d'ailleurs, Babouche, comment aurais-je pu t'associer à une série de détails aussi bassement matériels, comme dirait Aleth (et le Chef) ?... Tu vois, c'est comme courir après les bâtons-qui-volent, dévaster joyeusement le jardin, dévorer une gamelle de croquettes en faisant un bruit d'aspirateur à 5000 watts ou bien déchiqueter Poulet, ou disons, ce qu'il reste de ce pauvre poulet en plastique : tout cela n'a vraiment aucun intérêt, non ?... Si? Ah, on dirait que ça frétille un peu tout de même, là, non ? 

Oh et puis, tu as vu, toute la note ou presque porte sur le temps de chien qu'il fera peut-être, heureusement, ce jour-là ? Voilà une reconnaissance à ta mesure ! Bon, je te laisse, ma maîtresse m'a laissé à la maison ce matin avec encore mille choses à faire, quelle vie de chien... Bobby
Commentaire n° 4 posté par Olivier & Annie le 09/07/2009 à 16h51

L'art de la liste (l'archéologue et la sardinette)

11 Juin 2009
Beaucoup d'entre vous nous interrogent gentiment : avez-vous prévu une liste de mariage ? Auriez-vous besoin d'un nouveau service à vaisselle, d'un congélateur, de spécialités exotiques, d'une belle nappe brodée?... Hélas, rien de tout cela, les amis. Notre frigidaire américain fait déjà un congélateur honorable, les spécialistes exotiques feront le régal des douaniers, la nappe est une bonne idée...  quand on a une table (*).

Quant au service à vaisselle, je confesse une faiblesse dans ce domaine entre la tradition de casse à la maison, que nous avons dignement reprise à notre compte, et une remarquable propension à réunir des objets d'inspiration variée qui donnent à l'ensemble une allure de bric et de broc assez intéressante et qui devraient normalement occuper les archéologues de l'an 10, 000 après notre mariage pendant un petit moment.

Mettons donc qu'on puisse en discuter pour la vaisselle. Le problème cela dit, confessons-le, c'est que nous n'avons pas d'envie particulière de nous faire offrir de la vaisselle. Si l'envie d'aventure (ménagère) nous en prenait - un passage à vide dans lequel on se dirait : "Il y a un truc important qui nous manque dans la vie, c'est un service douze pièces (en cherchant des noms de marque de vaisselle, je tombe d'ailleurs sur des forums de Au.féminin.com extrêment actifs sur le sujet) est toujours possible -, le moment venu, "on" se chargera de remettre tout ça d'équerre.

Il suffit qu'on le décide et on portera les cartons en faisant attention de ne pas tomber dans les escaliers. On n'a qu'à regarder où on met les pieds en cessant de souffler comme une bête de somme et en ouvrant les deux lourdes portes de l'entrée tout en jetant un oeil à la voiture garée en double file devant la maison pendant que passe une patrouille de NYPD et en fermant le parapluie par la même occasion... Ce n'est quand même pas très compliqué, non ?

Et voilà que ça recommence : pas moyen d'expliquer quelque chose simplement sur ce blog sans se perdre en digressions aussi farfelues qu'inutiles, qui n'ont d'ailleurs aucun rapport avec des situations réelles... ("Mon doudou (c'est mon vrai nom à la maison, Mondoudou, ça en impose non ? Tu rencontres un type pour une négociation tendue, le type se présente : "My name is Mondoudou, Mondoudou Beaunay but you can call me Mondoudou", tout de suite le type en face doit être glacé de terreur), j'ai vu l'autre jour ce truc sur cette histoire de blog-là et je me demandais : pourquoi tu dis que ça n'a aucun rapport avec la réalité ?...) et qui font perdre à l'auteur comme aux invités un temps considérable - j'ai même des indices selon lesquels certains s'endormiraient dessus aux antipodes, mais ça doit être le décalage horaire. 

Mais alors, quoi ? L'essentiel d'abord, qui n'est pas de forme. Dès le début, considérant le court délai que nous vous avons laissé et l'effort d'organisation requis pour venir nous rejoindre, nous avons indiqué qu'il n'y aurait pas de liste - la liste essentielle étant donc celle des invités. Franchement, on est vraiment très sensibles au fait que vous vous soyez libérés pour venir (et on attend avec impatience une dernière confirmation !) et cela, pour tout dire, nous fait un plaisir (presque) aussi immense que celui de recevoir un nouveau service de vaisselle.

Mais cela créerait en même temps un risque non négligeable : celui que chacun y aille de son assiette, de sa table de chevet, de son mug, de son portemanteau, de ses serviettes, de sa lampe de bureau... ce qui ne ferait qu'empirer le bric et broc existant, et compromettre par la même occasion le doctorat en archéo du malheureux qui bossera là-dessus plus tard. J'en ai connu cela dit dans le Pacifique qui ont fait une thèse de huit ans, de radeau en radeau, sur les techniques de pêche polynésienne; ou qui aujourd'hui encore passent de rivière en rivière en Calédonie pour sauver les petits poissons... Au moins à Marseille, on a trouvé la parade : tu mets une sardine à l'entrée du port, ça bloque les bateaux et hop, au diable la sardinette, tout le monde peut regarder le match tranquille à la maison.

Bref, une première idée, dans ce contexte, était de vous proposer de contribuer à un organisme local à vocation humanitaire. Réflexion (vite faite), deux réserves là-dessus : d'une part, chacun est assez grand pour décider de ce qu'il souhaite faire ou non dans ce domaine sans avoir à y être invité ; d'autre part, cela n'aurait de sens réel que si nous étions déjà engagés dans une association de ce type ici - ce qui n'est pas le cas - car, dans ce domaine, si l'argent est une chose, le temps que nous sommes prêts à consacrer à telle ou telle activité (aide aux sans abri, soutien éducatif, lutte contre telle maladie, action environnementale...) me semble être un facteur autrement plus important. Soit dit en passant, nous ne parlons ici que de ce que nous ne connaissons que très imparfaitement. Raison de plus pour ne pas vous imposer ce choix.

Une deuxième idée est de vous proposer, si vraiment vous souhaitez faire quelque chose au-delà de votre participation - ce qui, encore une fois, n'est absolument pas nécessaire -, de contribuer à l'achat d'une oeuvre d'art, vraisemblablement une toile. Cela fait longtemps que nous cherchons ici ou là sans avoir pu réellement nous décider pour quelque chose Et puis, ce sera comme pour la campagne d'Obama : ça commence à quelques dollars et ça fait de jolies histoires... Ce serait un don qui, au final, nous et vous appartiendra en même temps, tout en symbolisant le moment que nous aurons passé ensemble.

Ouf. (**)

Qu'en pensez-vous ?


(*) Mon frère, qui a connu la maison à Paris avant celle de New York, a fait ce diagnostic imparable en passant par ici il y a quelques mois : "Vous avez un problème de table". Cela dit, oh la, pas de panique les enfants, d'abord il y a bien une table en fait, mais c'est une table... de jardin qui a atterri sur la terrasse, où nous prenons la plupart de nos repas avec plaisir quand le temps le permet - petit déjeuner et déjeuner au soleil, dîner normalement au calme quand le propriétaire, au-dessous, ne s'excite pas sur son barbecue, au milieu des immeubles alentour d'où viennent, au choix et selon l'heure, des airs d'opéra, de saxophone, de trompette ou de batterie, et des jardins et arbres voisins où les chats poursuivent les écureuils qui coursent les oiseaux... Bref, un vrai zoo polyphonique. Ce qui, à tout prendre, est tout de même préférable à un pool zoophilique. 

(**) Et voilà, avec ses histoires, on a encore séché la messe, j'ai un avion à prendre dans deux heures, ma valise n'est pas faite, Poune essaie d'imprimer le billet et on me parle d'une assiette fraîcheur pour le déjeuner sur la terrasse pour laquelle je ne vois guère d'ingrédients dans le frigo... Du coup, on pourrait peut-être aller faire les courses ? Et d'ailleurs, on ferait mieux de faire une liste avant, comme ça on évitera de ressortir une fois rentré vu qu'on oublie toujours quelque chose... 

Carte du tendre new yorkais (un point d'étape)

11 Juin 2009.

On cause, on avance, on divague, on recule, on tortille, on navigue, on raconte sa vie... Et on va finir par perdre le fil, et les invités avec, si ça continue, ce qui n'est pas une très bonne idée. Je récapitule donc brièvement les éléments principaux du programme qui sont à peu près fixés à ce jour pour ceux qui ne s'y retrouveraient déjà plus...

Cap au nord d'abord, pour une cérémonie à Riverside Chuch le samedi 25 juillet vers 12h00/12h30 (horaire à affiner en fonction de l'étape suivante) avec rendez-vous au préalable peut-être une heure à l'avance et départ dans un minibus pour vous permettre de voir un peu de la ville en chemin. La cérémonie ne devrait pas être trop longue, de l'ordre de quarante-cinq minutes.

Sauf naturellement si vous insistez vraiment pour une messe de trois heures... Oui ? Okay, on va tâcher de vous arranger ça. D'ailleurs, ça tombe bien : on ne peut tout de même pas s'engager dans une affaire comme celle-là sans essayer de prier au moins un fois sérieusement dans sa vie sans penser aux spaghettis.

Puis, séance photo dans le parc de Riverside, juste en face de l'église, et direction la Chapelle Mason à Harlem, vers l'est, pour une courte bénédiction en musique vers 13h30. Enfin "courte", quand ils sont lancés, ils sont à peu près aussi bons en timing que moi en bricolage j'ai l'impression. En même temps, ils peuvent être très forts en transe aussi (personne n'est sujet aux crises d'épilepsie au moins ?).

On passe ensuite à la maison, normalement, pour un cocktail vers 14h30 (un bon petit déjeuner s'impose donc le matin pas trop tôt...) jusque vers 16h00/16h30 environ, ce qui vous laissera le temps, soit d'aller vous reposer un peu, soit de vous promener.

On se retrouve le soir vers 19h00 - de nouveau, lieu à définir et départ en commun en minibus pour une partie au moins du trajet, en essayant d'en faire une autre en marchant ensemble, y compris par un bout de Central Park. Arrivée au restaurant côté East side prévue vers 19h30/19h45. Cocktail, puis dîner : nous venons d'ailleurs de recevoir le menu d'été nous invitant à un dîner dégustation de façon à affiner le choix des plats et des vins. Voilà qui s'annonce comme un terrible supplice.

Départ ensuite disons vers 23h00 ? pour un club - de jazz de préférence et où l'on puisse danser et... se parler ! A la différence en effet de Chicago, les clubs de jazz donnent la priorité à la musique ici, ce qui fait que ce n'est pas très facile d'y faire la fête, sauf une fête très intérieure pour les gens très passionnés. Une option club sans jazz alors ? Pourquoi pas, cela dépendra de l'endroit et de l'ambiance - en tout cas l'exploration continue (nous en avons déjà vu une petite dizaine). Un avis sur la question peut-être : entre un club de jazz new yorkais pur jus, ou un autre club où nous serions plus libres : une préférence ?

En tout cas, nous pourrions nous retrouver le lendemain vers 12h30 pour aller embarquer ensemble vers 13h00 sur un bateau dans le port de Battery Park, au sud-ouest de Manhattan. Celui qui a notre préference (là aussi, nous en avons vu quelques uns ces derniers temps - un vrai boulot, vous dis-je, les amis) est un beau vieux voilier, un "cutter" nous dit le capitaine, qui va très bien pour notre groupe de 25/30 puisqu'il est fait pour accueillir 35 personnes au maximum.

Navire miraculeusement déniché par Poune, toujours accompagnée de son fidèle chauffeur - qui sait d'ailleurs maintenant jurer comme un vrai new yorkais, ce qui n'est pas très difficile en fait. En général, deux mots suffisent, mais tout est dans l'interprétation : ils doivent être articulés assez bruyamment, en détachant bien les syllabes car comme dirait un comique du coin l'autre soir au Comedy Club de la 72ème, comme on est à peu près sûr de ne jamais revoir les gens qu'on insulte à NY, il faut s'assurer que le message passe bien... Au fait, tant que j'y suis, vous savez ce que disent les Américains juste après avoir juré (en américain) ? - "Forgive my French"...

L'idée est quoi qu'il en soit de passer ensemble 3 heures en douceur pour un brunch-balade sur les flots (très calmes (... de toutes façons, le capitaine a un remède infaillible en deux minutes chrono contre le mal de mer éventuel à base de gingembre, eh oui) de la baie et du port de Manhattan. Il paraît même qu'un peu plus bas, avec le renouvellement périodique des eaux du fait des marées, on peut se baigner. Du coup, si le temps est de la partie, on se croira en plein Pacifique les enfants.

Voilà pour un tour de piste rapide - la suite très bientôt. Cela dit, attention : un certain nombre de détails doivent encore être précisés, et donc les lieux et les horaires peuvent encore évoluer - tenez en compte pour préparer votre propre programme pour les moments où on ne sera pas ensemble. Un mot à cet égard sur lequel, là encore, nous aimerions avoir votre avis : nous avions pensé initialement prévoir quelque chose, fût-ce d'assez informel, le vendredi soir et peut-être aussi le dimanche soir, mais nous nous sommes dits après coup (c'est, après tout, le charme d'un blog au fil de l'eau) que vous souhaiteriez sans doute avoir d'un minimum de temps libre pour profiter de la ville à votre façon, non ?

Ce que que l'on voudrait faire en fait, c'est vous montrer des facettes de New York que l'on aime bien et, en même temps, la plupart d'entre vous étant là du jeudi/vendredi au lundi/mardi suivant, vous laisser du temps pour vos propres envies de découvertes. Si on a un peu de temps d'ailleurs, on se fera un plaisir de partager avec vous quelques suggestions ; à ceux d'entre vous qui connaissent déjà un peu New York et que l'idée amuserait, je donnerai aussi bien volontiers le code d'accès au blog pour qu'ils puissent y poster quelques trouvailles qui dépasseraient le seul commentaire - up to you.

En tout cas, le programme sera finalisé au plus tard dans la semaine du 29 juin au 3 juillet (on va de nouveau s'y consacrer à plein entre demain et dimanche - pas de bol d'ailleurs, les paroissiens de la chapelle Mason, qui nous ont l'autre jour présentés et interrogés en pleine messe devant toute la communauté (...), et notamment la femme du pasteur, nous ont vivement invités à passer régulièrement à l'église d'ici là - et allez hop, c'est reparti pour une petite transe dimanche....).

En attendant, merci à tous de me communiquer votre adresse postale sur : olivier.beaunay@voila.fr, en mettant Poune - annie.lecoq@yahoo.fr - en copie, d'ici à la fin de la semaine. Bye now.

 

Commentaires

Woaouh, un cutter, mais c'est la grande classe, ça !
Bon mais de quel architecte d'abord ? Question snobisme sur l'eau, autant te dire que tu as de la concurrence !
Sinon, à propos de ta suggestion pour ceux qui connaissent, quelles sont les ballades sympa à vélo ?
Commentaire n° 1 posté par aleth le 11/06/2009 à 16h10

 

Le capitaine, Patrick, un type très sympathique (on trouve souvent des gens bien, disais-je à Poune en quittant le bateau, chez les voileux et les montagnards - on pourrait aussi ajouter les géographes), nous racontait que les architectes sont deux frères américains d'origine germanique très complémentaires, l'un un mathématicien très doué et aveugle, l'autre un expert en design. Au-delà du look d'ensemble de ce cutter centenaire, on trouve une grande attention aux détails, à la fois fonctionnels et chics - bref, pas mal ! 

En plus ce bateau a souvent été mêlé à des événements importants : il a par exemple participé à des activités de repérage de sous-marins pendant la guerre et, plus récemment, il a évacué vers le New Jersey, sur l'autre rive de l'Hudson, plus d'un millier de personnes dans la journée le 11 septembre 2001, le port étant juste en face de Ground Zéro, le site du World Trade Center, toujours en travaux, auquel vous pourrez donc jeter un coup d'oeil en passant.

Côté balade à vélo, il y a Central Park bien sûr, que nous avons testé, c'est très agréable, le parc étant à l'intérieur totalement fermé à la circulation avec un côté très bois sauvage étonnant dans la partie nord. Une recommendation particulière toutefois pour toute la rive de l'Hudson, à faire par exemple en deuxième partie d'après-midi (c'est possible en rollers aussi!) pour profiter de la lumière puis du crépuscule. On peut ainsi remonter tout l'ouest de Manahattan depuis la pointe sud jusqu'à... notre église, tiens ! en passant quasiment devant la maison (il y a aussi une petite marina plus bas qui pourrait faire un bon spot de rendez-vous informel pour un déjeuner sandwhich, salade ou hamburger). 

Au-delà, mais bien plus au nord (vers la 190ème et plus haut), il y a des coins fabuleux, magnifiques demeures au bord de l'eau et rives très sauvages (on dirait certaines parties de la côté nord-est en Nouvelle-Calédonie !), mais là, ça commence à faire un peu loin et ce n'est pas forcément accessible en vélo tout du long. On a testé aussi cette balade mais... en voiture. Nous aurions aimé y passer en bateau, mais ce serait trop long avec le voilier.

Bien sûr, les grandes avenues et les coins très passants (Times Square, la Cinquième, etc) sont à éviter. Côté quartiers, on peut en revanche ajouter deux coins très différents - Soho/Greenwich au sud, ou Harlem au nord, tous deux assez protégés de la bagnole.

Voilà pour quelques pistes. Ah oui, il y aussi un loueur de vélos pas trop loin de la maison, sur Amsterdam et vers la 85ème je crois.
Commentaire n° 2 posté par Olivier+&+Annie le 11/06/2009 à 16h46

 

à propos des voileux : toutafé mon cher !
La partie sympa au nord c'est vers Inwood Ill Park ? De chez vous ça doit faire une dizaine de km selon google map, en vélo c'est faisable, si j'ai le temps. Et sinon, je me déplace pas sans mes roller of course.
Commentaire n° 3 posté par aleth le 11/06/2009 à 17h24

 

Oui Aleth, mais ce n'est forcément qu'une question de distance, je doute fort en fait que le chemin soit continu tout au long de l'Hudson jusqu'au nord... Bah, il suffira de faire quelques zigzags entre la côte et Broadway, qui remontre très haut au nord, côté ouest. En tout cas, voilà une exploration qui s'annonce intéressante !
Commentaire n° 4 posté par Olivier+&+Annie le 14/06/2009 à 20h34

Chaud devant ! (Chez daniel)

7 Juin 2009.

J'ai découvert Daniel Boulud dans un article du Monde il y a quelques mois : originaire du Lyonnais, il présidait un jury gastronomique voué à distinguer de jeunes chefs prometteurs de toutes nationalités (je crois que c'est un Danois qui fut finalement sélectionné). Or, Daniel Boulud n'y était pas seulement présenté comme un Lyonnais, mais aussi comme un chef new-yorkais renommé s'attachant, avec une créativité certaine, à marier le meilleur des traditions française et américaine dans chacun de ses quatre restaurants de Manhattan.

Je vous entend déjà, raillant la partie américaine de cette étrange équation : ce type ferait en somme des hamburgers au foie gras ?... Ah ah ah. Eh bien : oui. C'est même là l'une des fiertés du restaurant qu'il tient Midtown, une brasserie branchée au design contemporain pour une clientèle d'affaires. Nous l'avons même testé un dimanche soir, avec quelques autres trouvailles mises au point par le jeune chef alsacien en charge des lieux (Olivier Je-ne-me-souviens-plus-quoi, un type naturellement très bien). Intéressant pour une découverte d'un soir, mais pas vraiment à la hauteur de ce que nous souhaitions. Avec, de surcroît, une salle difficile à privatiser pour l'événement.

En fait, nous avons commencé l'exploration (à l'époque, il ne s'agissait pas encore de trouver le bon endroit pour le mariage, mais de trouver quelques solides repères dans le voisinage) au Bar Boulud, à deux pas de la maison, face au Lincoln Center. Jean-Philippe dit "Boulu", mais les Américains n'en persistent pas moins avec leur joli "Bioulude" qui pour le coup semble bien faire jurisprudence - le Conseil d'Etat, en somme, désavoué par la Cour Suprême, on aura tout vu. Une brasserie au style à la fois chic et informel qui aligne une série de banquettes de bois parallèlement à un long bar américain - ici, comme en Espagne, on adore prendre ses repas au bar et, à titre personnel (car "on" ne partage pas forcément cet avis en toutes circonstances), cette pratique me semble à la fois en conformité avec l'époque, pleine d'avenir, moins figée en tout état de cause que le traditionnel face-à-face, et permettant à la fois intimité et connivence (c'est au bar de L'atelier Robuchon, où il est une place de choix dominant la cuisine où officie Yosuke Suga (* - voir notes en bas de page), que j'ai glissé à l'oreille de Poune ma demande en mariage (**)) ainsi qu'une interaction plus informelle et aisée avec d'autres convives.

Côté cuisine, des classiques lyonnais : d'excellentes charcuteries et de bons plats du terroir, revisités de façon contemporaine pour un résultat plutôt honorable - "simple et bon" comme dirait Régine, vins à l'avenant. Nous avons d'ailleurs eu, depuis lors, l'occasion d'y emmener quelques uns d'entre vous : Françoise, Jean-Philippe et Patriziana, Amélie et Marine, Jean-Charles - un avis sur le sujet ? Quoi qu'il en soit et pour ce qui est du mariage, nous hésitions tout de même un peu sur une cuisine qui aurait davantage inspiré un buffet qu'un dîner ; et puis, les deux salles privatisées du restaurant, au sous-sol, nous ont paru à la fois sombres, étriquées et froides - bref, un peu tristounettes.

Etape suivante : le Café Boulud, côté East Side, testé pour vous vendredi dernier au soir (oui, nous avons un sens très méthodique du sacrifice). Déco cossue et inspirations gastronomiques variées autour de quatre thèmes complémentaires - la Tradition, la Saison, le Potager et le Voyage. Nous optons pour la tradition : foie gras au torchon, émincés de côte de boeuf à l'aligot, crème vanillée à la rhubarbe, auquel le maître d'hôtel ajoute un fondant au chocolat et, après la dégustation de Riesling (l'autrichien, subtilement parfumé, l'emporte nettement sur l'allemand et l'alsacien - eh oui, comme dirait Lili...), un autre verre d'un fort honnête Cantenac Brown, pour se faire pardonner quelques erreurs dans le service des vins pour lesquelles, moi qui suis d'un naturel par ailleurs si bon et sympathique (j'allais dire : "des commentaires ?", mais vous êtes tellement nuls en commentaires depuis le début de cette affaire que je ne vous parle même plus), je m'étais montré intraitable (***).

Un fort honnête dîner quoi qu'il en soit - estimé à 14,5/15 sur notre échelle de notation gastronomique, qui ne s'en laisse pas facilement conter. Rien d'exceptionnel en même temps ; et puis le restaurant n'a aucune salle privatisable. A noter un menu, pour le déjeuner uniquement, à un prix fixe de 24 dollars (l'endroit se trouve au n°20, East 76th street entre Madison et la Cinquième avenue), qui semble une fort bonne affaire, avec une petite terrasse au long du restaurant, il est vrai, entouré pour deux ou trois mois encore des échaufaudages pour les travaux de réfection de la façade (à New York, les échafaudages, comme d'ailleurs les jaillissements de vapeur depuis les bouches d'aération au milieu des rues, spectaculaires surtout en hiver, font partie intégrante du paysage).

A noter aussi la présence de nos deux voisines de table américaines francophiles au cours du dîner - l'une auteure de pièces de théâtre et de films d'entreprise, l'autre professeure de littérature à Harvard, une spécialiste de Yourcenar (quelle bonne idée !) -, aussi sympathiques que critiques sur leur repas et peut-être aussi, maintenant que j'y repense, un peu jalouses de notre sélection, manifestement plus heureuse. Elles nous recommandent quoi qu'il en soit pour un autre dîner en amoureux le Blue Hill, un restaurant de Greenwich où est récemment passé Obama et qui, depuis lors, est bien sûr totalement surbooké. 

Je dois avouer à ce propos, pour le dernier carré d'entre vous qui serait encore coincé fin juillet, qui en Dordogne, qui en Suisse (...), qu'Obama n'a pas encore confirmé, mais qu'il n'est pas totalement exclus qu'il passe - ce qui est d'ailleurs aussi raisonnablement improbable que factuellement possible. Vu qu'on ne sera pas très loin du 14 juillet, et de mon anniversaire par la même occasion, et que Barack me disait encore l'autre jour, en me déposant à Toronto dans un petit détour sur la route du Caire (vous avez entendu ce discours l'autre soir, les enfants ? La vache, il ne fait quand même pas semblant d'être inspiré ce type) avec Air Force One : "You know, Oliver, lou 14 jouillette, je m'en fious un peu, mais ton birthday, ce sourait siuper coool d'y être là pour, pareuille pour ton wedding with Pioune" - Cool, non ?... En même temps ce Barack, il parle tellement mal le français qu'on se disait l'autre soir avec Poune qu'on n'était pas absolument sûr de lui confirmer l'invitation.

Bon, où en étais-je, moi, au milieu de toutes ces histoires ? - Ah oui, il reste le dernier de la série : Daniel, qui a la réputation d'être le meilleur des quatre. Mais, celui-là, on le découvrira ensemble, les amis !

_____
(*) J'ai bien tenté par la suite de m'imposer comme le Yosuke Suga de la maison lorsque nous cuisinions ensemble avec Poune. Mais, en dehors d'une invention réussie sur des Saint-Jacques dont j'ai profité, comme le vrai Yosuke, pour imposer mes consignes sans me mêler de l'intendance, je suis vite revenu à mon boulot de marmiton de base qui fait ce qu'il peut pour gérer dix consignes en même temps et auquel - il y a un moment où il faut voir les choses en face -, toute promotion semble décidément difficile.

(**) Pour l'anecdote, tandis que nous devisions doucement entre les plats raffinés et les vins de choix, je me demandais, avec une appréhension grandissante, quel moment conviendrait le mieux pour passer à l'action. Le menu dégustation, avec une dizaine de plats, me laissait certes une certaine marge de manoeuvre. En même temps, mine de rien, le temps passait... Pendant les entrées ? Trop tôt. C'est comme pour un bon match, il faut toujours s'échauffer avant la partie - du moins, dans les clubs qui ont une chance décente de gagner le championnat, par exemple dans le Sud-Ouest de la France. Les plats ? Trop lourd - enfin, façon de parler, dan ce temple de la gastronomie. Les desserts ? Peut-être un peu tard... Allez, je me décidais pour la pause entre plats et desserts, posai finalement la bague à côté d'elle tandis qu'elle tournait la tête de l'autre côté, la laissai la (re)découvrir (depuis lors, elle en a perdu une sur les trois...), puis lui glissai ma demande à l'oreille, ce qui suscita un moment d'émotion spontané (Vous ne voulez pas les photos non plus ? Je vous trouve d'une impudeur parfois...). Pile au moment où le serveur, qui revenait avec les mets suivants, se voyait condamné à assister à la scène face à nous, les bras encombrés et, manifestement, un peu embarrassé et, il faut bien le dire, un tantinet comique en même temps, vu ses efforts pour rester impassible en essayant d'un même mouvement d'inspiration très sartrienne de regarder ailleurs pour ne pas déranger, tout en surveillant discrètement la suite des événements pour saisir le moment où il pourrait enfin poser les assiettes (mais bon, y a pas que Sartre, mon grand-père italien, pareil, on ne savait jamais s'il nous regardait nous ou le voisin d'à-côté - ce qui oblige à développer un certain savoir-faire en matière de timing pour faire la connerie au bon moment, par exemple tirer par inadvertance les cheveux de ta cousine ou heurter malencontreusement le tibia de ton frère, sans se faire attrapper). D'autant que, je reviens au dîner, comme je n'avais pas entendu la réponse d'Annie (dans le moment d'émotion en question), je finis par enchaîner, quelques instants plus tard : "Tu sais, il n'y a pas de difficultés, si tu veux y réfléchir un peu... - Mais nooon, me répondit-elle doucement, je t'ai dit ouiii"... Ouf. Ah, et oui, inutile de dire qu'elle était particulièrement belle ce soir-là. Et que nous restions en même temps fidèles à une certaine tradition entre nous de petits décalages ou malentendus, poétiques ou drôles selon les circonstances. Disons que celui-là m'a fait rire en effet, mais plutôt après coup.

(***) Limite condescendant, quand j'y repense. Comme au collège, quand le conseiller d'éducation voulait me virer tellement il s'étouffait, dès que je quittais son bureau, avec mes airs suffisants. N'importe quoi. Moi qui suis d'une bonté sympathique si naturelle... En fait, c'est un héritage de ma mère (pour la condescendance, on ne sait vraiment pas d'où sa vient). Je veux dire, ce n'est pas que mon père ne serait pas sympathique, vous n'y êtes pas du tout (quoiqu'on puisse en discuter dans certains cas extrêmes, comme par exemple une partie de billard qui tourne mal ou un jour de CAC 40 qui tourne au massacre), c'est juste que Giuliana a un léger avantage comparatif en matière de bonté. Un peu comme l'Italie a un avantage comparatif sur la Normandie en matière de climat. Certes, d'un autre côté (je vais m'en sortir, ça va tortiller un peu, mais je vais m'en sortir), si les Normands ont bien envahi la Sicile, on n'a pas vu l'armée italienne dépasser de beaucoup la frontière alpine en 1940, non plus. Mon prof d'histoire en khâgne disait même que, lorsque la France avait contré la modeste tentative italienne dans la région de Nice, on pouvait aisément suivre la retraite des soldats italiens à la trace du fait des chaussures qu'ils avaient le plus souvent abandonné dans un sol boueux dans la hâte de leur fuite - tu parles de terreurs. Oh, je ne dis pas qu'on n'a pas été un peu harcelés par l'armée italienne de réserve à la maison de temps à autre... Mais enfin, un pays meilleur à l'amour qu'à la guerre ne peut pas être fondamentalement antipathique. Et comme dirait Poune, ce qui compte dans les rapports entre les hommes et les femmes, ce n'est pas l'égalité, mais la complémentarité ! Et voilaaaà. 

 

Commentaires

 

Bon, bah sent le Mcdo à plein nez !! Je suggère à tous les convives de prendre quelques réserves du terroir au cas où...oui, "on" le peut ! Bon courage mon biquet, "on" va finir pas s'en sortir de cette affaire !!
Commentaire n° 1 posté par Lombart JC le 08/06/2009 à 17h09

 

Macdo, Macdo : faut voir. Disons que si ç'en est un, ils ont légèrement rénové le concept - et la cuisine avec... Merci pour les encouragements en tout cas !

Commentaire n° 2 posté par Olivier & Annie le 11/06/2009 à 06h16