04/08/2009
Y aura-t-il de la neige à New York ? (L'Hébreu en fuite et le raton laveur)
9 Juillet 2009.
Enfin un sujet sur lequel je peux être clair et concis :
- Non.
PS : En tout cas, sauf incident climatique majeur genre "The day after tomorrow" : si je vois passer un troupeau de pigeonneaux piquer à fond les ballons sur Mexico, je donnerais l'alerte. Comme je suis un garçon consciencieux, j'essaie en effet d'ouvrir un oeil de temps en temps en bronzant sur la terrasse pour scruter le ciel. C'est pas que ça m'enchante, vu que j'ai cassé mes lunettes de soleil et que je ne peux décemment pas emprunter celles de Poune (le monde est curieusement fait : de même qu'il y a parfois relativement peu de matière sur les culottes Victoria Secret, surtout pour l'hiver, de même il y a de bien trop grands verres sur les lunettes "mouches" qui semblent faire fureur sur les avenues ces temps-ci), mais enfin, une mission est une mission, un soldat un soldat, une terrasse une terrasse, un ciel un ciel, et un chat un chat.
En plus, je n'ai pas que ça à faire vu la liste de corvées que me passe chaque jour le Chef. Rien que ce soir, il m'a fallu goûter une bonne dizaine de vins chez Daniel. Bon, passe encore. Mais le truc qui m'inquiète un peu, c'est qu'après avoir tâté une bonne vingtaine de robes de mariée depuis une semaine, je deviens capable de discussions techniques tout à fait honorables. La couturière du Wedding Atelier par exemple ne bouge plus une couture sans mon avis. Et il suffit parfois même d'un imperceptible froncement de sourcils dubitatif de ma part pour lui paralyser le geste aussi sec.
Oui, oh, j'en entends qui susurrent : "Comment, elle n'a pas déjà sa robe de mariée ? Oh la la...". Ohlala-quoi ? Je le sais parce que dans les boutiques, comme chez Vera Wang hier sur Madison, quand on dit que c'est pour le 25 juillet, ils nous demandent tout de suite : 2010 ?... Et quand on répond que non et que ce n'est pas pour 2011 non plus, ni pour 2064 par exemple, il y a un enchaînement très américain et professionnel que j'aime beaucoup : 1) la femme jette un coup d'oeil en biais sur le premier agenda qui lui tombe sous la main histoire de bien ré-imprimer la date du jour ; 2) elle touche discrètement un objet de piété familier (croix, bague, cloche, etc) en essayant une fraction de seconde de nous faire remonter le temps comme dans une sorte de version féminine de Terminator, toujours avec le même sourire, mais un tantinet plus figé que trois secondes plus tôt ; 3) elle réalise que la vie entière des gens normaux, bon OK, et aussi de ceux qui organisent leur mariage en trois mois, ne se déroule pas exactement comme sur Wedding Channel ; 4) elle nous dit : "Okay, je comprends, suivez-moi" et là, c'est comme la Mer Rouge pour les Hébreux pendant la fuite d'Egypte (ils fuyaient quoi d'ailleurs ? le mariage si ça se trouve, ah, les lâches), la boutique s'ouvre devant nous jusqu'au salon d'essayage et là, hop, "on" essaie robe sur robe. Et c'est généralement à ce moment-là qu'"on" s'aperçoit qu'"on" a oublié de prendre avec soi un livre, un ballon ou un nunchaku, bref, de quoi s'occuper décemment pendant trois heures.
En fait, je pousse un peu les amis, c'est quasiment réglé cette affaire de robe. Et puis d'ailleurs, grand seigneur, j'ai dit que je n'en mettrais pas, comme ça, ça simplifie le problème.
J'en ai marre. Je voulais écrire un petit truc vite fait pour vous donner enfin quelques nouvelles brèves et utiles entre "Danger clair et immédiat" (vous avez vu comment il lui cause, au président, le Harrison ?) et mon lit - et c'est vrai que ça partait plutôt bien au début, comme un voeu de Nouvel An, et puis non, patatras, le soufflé pur et délicat de la concision retombe comme une vulgaire patate à laquelle on aurait pourtant dit : "O patate, supens ton vol", mais non invariablement, paf, la patate retombe.
Donc, le temps : ce que je voulais vous dire c'est qu'il fait plutôt chaud en juillet ici (en août aussi, mais pour le moment, août, hein...), en gros, des minimales comprises entre 15 et 20° et des maximales qui oscillent entre 25 et 30°. D'habitude, il y a une série de trois-quatre jours bien ensoleillés, puis un temps plus variable les trois ou quatre jours suivants - un peu ensoleillé, un peu couvert, avec fréquemment une ou deux averses : une fausse, qui s'arrête après quelques gouttes (après que je me suis dit : "okay, j'irai rouler plus tard"), et une vraie, qui n'est pas de sortie pour rien (quand je me suis finalement décidé à aller rouler en me disant que ce n'était qu'une fausse alerte).
Il ne semble pas pour autant nécessaire de prendre des vêtements de pluie, il suffira de s'abriter quelques minutes. Un peu de crème solaire, voire casquette ou chapeau, peut s'imposer au contraire, au moins pour le bateau le dimanche. Et d'ailleurs, Poune, qui semble tout de même s'en battre un peu le cholédoque, me répond inmanquablement chaque fois que j'évoque un scénario météo catastrophe : "Tu sais ce qu'on dit, Mondoudou : mariage pluvieux, mariage heureuuux...". Et hop, après, elle fait un grand sourire et remonte sur son nuage là-haut d'où elle peut superviser le petit personnel ramer pour faire avancer la gondole...
- Oh, à propos de gondole, on en a vue une ridicule tout à l'heure qui filait avec quelques touristes sur le lac de Central Park. En revanche, il faut absolument que vous alliez vous balader dans ce coin du parc, appellé "The Ramble" (excursion, vadrouille), disons à hauteur des 75ème et 80ème rues, quasiment au centre. C'est une sorte d'île assez sauvage, très paisible, et traversée de très jolis sentiers desquels on a parfois une vue fabuleuse de la ville (on y croise accessoirement quelques ratons laveurs taciturnes et amusants). Pour le côté nature sauvage, j'ai déjà mentionné la rive Nord avancée de l'Hudson, à faire à vélo ; il y aussi, plus près, et toujours dans Central Park, le bois qui couvre toute la partie nord du parc. C'est une zone naturelle qui vous fait, à portée de marche, plonger dans un univers vraiment inattendu au beau milieu de la ville. Ce n'est pas le Luxembourg, c'est mieux.
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Commentaires
Toute la question est de savoir si on peut roller sous la pluie ou pas !
Je suis allée voir les photos de l'ALexander, c'est super ! Nettement plus chic que le Jazz ! Heureusement que tu es là pour t'occuper des détails bassement matériels !
Quoi, ligne 10? "une mission est une mission.... un chat un chat". Et pourquoi n'as-tu pas écrit : "un chien une Babouchka"? Je ne te trouve qu'une excuse : les dix vins goûtés...
Aleth - Oui, à cheval, à roller, à vélo ou en talons, rollons, rollons, rollons vaillamment ! Et d'ailleurs, une petite pluie pendant l'effort (je parle de la course, bien sûr, pas du mariage), moi je trouve que c'est très agréable. Par exemple, quand j'essaie de prendre la roue des dopés qui me passent à 50 mph sur la grande boucle de Central Park, une petite bruine et hop, je suis tout de suite moins mauve, ou moins vert, ça dépend de la phase de la course.
Bab - Arggggh, quelle erreur impardonnable, ma babouche ! Pourtant, hips, je t'assure, j'étais vraiment partaifement, hips, lucide cette nuit, vers deux beurres du marin (Poune s'est levée à peu près à ce moment et m'a dit : "Mais qu'est-ce que tu fais encore debout Mondoudou ?" Il faut dire que je tape sur ce clavier comme un fada, même qu'on m'appelait le bûcheron aux Affaires étrangères, et que ça ne s'est pas arrangé depuis qu'elle a entrepris de nettoyer MON clavier vu que maintenant, quand j'appuie sur la barre Espace, soit rien ne se passe (...), soit le clavier part en vrille et le curseur fait défiler dix lignes d'affilée... "Eh ben moi, je pourrais pas garder les yeux ouverts" a-t-elle ajouté, les yeux joliment mi-clos, en reprenant illico la direction du lit cependant que j'achevai cette @&*$%(§çZ*£?° de note).
Et d'ailleurs, Babouche, comment aurais-je pu t'associer à une série de détails aussi bassement matériels, comme dirait Aleth (et le Chef) ?... Tu vois, c'est comme courir après les bâtons-qui-volent, dévaster joyeusement le jardin, dévorer une gamelle de croquettes en faisant un bruit d'aspirateur à 5000 watts ou bien déchiqueter Poulet, ou disons, ce qu'il reste de ce pauvre poulet en plastique : tout cela n'a vraiment aucun intérêt, non ?... Si? Ah, on dirait que ça frétille un peu tout de même, là, non ?
Oh et puis, tu as vu, toute la note ou presque porte sur le temps de chien qu'il fera peut-être, heureusement, ce jour-là ? Voilà une reconnaissance à ta mesure ! Bon, je te laisse, ma maîtresse m'a laissé à la maison ce matin avec encore mille choses à faire, quelle vie de chien... Bobby
19:23 Publié dans Un mariage à New York | Tags : mariage, new york | Lien permanent | Commentaires (0)
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