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31/12/2009

Je me souviens (9) Jours heureux à Cape Cod

Je me souviens du timing parfait de la lecture de "l'Autoportrait de l'auteur en coureur de fond" de Murakami (comme celle de "Là où les tigres sont chez eux" de Blas de Roblès quelques mois plus tôt, à Antigua) comme pour mieux accompagner un passage.

Je me souviens des subits changements de temps sur Provincetown - l'humidité poisseuse de la Nouvelle-Angleterre à notre arrivée, le soleil écrasant sur la plage, des averses océaniques balayant Commercial Street devant l'Art Café, la bise rafraîchissante du soir sur l'ouest de la ville ou les après-midis plombés sous un ciel opaque et gris pâle.

Je me souviens de la trouée d'ombre qui plongeait sous la forêt au sortir de Race Point, faisant dans le maquis de la route étroite et impeccablement dessinée menant à l'entrée du bourg, un abri frais et comme un passage vers un autre monde (oui, comme un passage au travers de la chaîne calédonienne).

Je me souviens du doux balancement de Pounette entre ton ventre et le mien.

Je me souviens de la première gorgée de Grginch Hill au Red-Inn avec quelques fruits de mer à la pointe ouest du Cap - et de la fête que nous y avons imaginée dans deux ans.

Je me souviens avoir été soudain convaincu par les processions paisibles pour le droit des homosexuels à être parents et avoir soudain réalisé combien là-dessus une autre position serait, au mieux, une bêtise.

Je me souviens du nid d'amour que tu nous a trouvé au Revere's House, dont le roof deck panoramique et intimiste dominait la ville et la baie.

Je me souviens des moments paisibles sur la plage d'Herring Cove et de la fraîcheur délicieuse de l'Atlantique sous la chaleur brûlante de juillet.

Je me souviens du phare de la pointe et de la petite maison de garde qui le jouxtait, qui nous faisait tant penser à Hopper.

Je me souviens du lourd surgissement des baleines sur la route de Stell Bank au droit du Dolphin Princess et des mots enregistrés pour Pounette pour commencer l'histoire de Baleine, Baleinot et Baleinette - car l'histoire, tu le sais bien déjà, toi, ce n'est pas l'agencement des mots, c'est l'odeur de la peau et la texture de la voix.

Remember ! Souviens-toi ! Prodigue ! Estor memor / (Mon gosier de métal parle toutes les langues.) / Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues / Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !

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