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20/01/2009

De la supériorité du handball sur la couture

C'est Onesta, le sélecteur national déjà auréolé de la formation française, la première faut-il le rappeler à avoir donné à la France, en 1995, un titre collectif mondial, qui le dit à la veille des championnats du monde de handball qui se tiennent actuellement en Croatie :

" Le handball et le rugby sont des sports cousins, deux sports où le combat est important et la dimension collective indispensable".

Oui oui, il faut faire et refaire du handball, aller au contact, s'engouffrer dans les espaces, libérer la puissance, sentir les trajectoires, feinter, foncer, porter le collectif, tenir la défense, inspirer l'attaque !

Supériorité du handball sur le rugby, puisqu'il ajoute la précision à la puissance, à la couture pour la raison inverse, et à la politique aussi, finalement, peut-être pour une expérience incarnée du collectif.

En même temps tout cela, la tentation de faite sports-études et la fougue des gymnases, c'était avant Obama. Ce ne sera plus jamais pareil maintenant.

19/01/2009

Amerrissage

Juste à côté de la maison, il a atterri, l'autre jour, l'A-320 de l'US Airways. Eh, Sullenberger, ça va pas, non ? Et les tours, plus bas, vers le sud de Manhattan, c'est fait pour les chiens, peut-être ?

Est-ce qu'on se met à garer la voiture au beau milieu de la piste de La Guardia nous, en revenant des courses ?

- Non ? Eh bien voilà, c'est bien ce que je dis. Chacun balaie midi à sa porte et on aura moins de pierres qui moussent et autres habits qui font le moine. Un point, c'est tout.

15/01/2009

A Frigid Wave of Artic Cold...

A frigid wave of artic cold, c'est ce que l'on pouvait lire, sur l'écran de l'ascenceur, à supposer naturellement qu'on soit arrivé vivant jusque là, au coeur du quartier financier. Même le ciment sur le trottoir avait l'air traumatisé ce matin, un côté tout pâle et crispé en même temps, c'est la première fois que je vois un trottoir souffrir, d'habitude, ça me laisse plutôt indifférent les trottoirs. Mais quand l'air du Grand Nord se retourne et descend vers le lac, ça change tout, on se sent soudain solidaire avec à peu près tout ce qui ne paraît pas naturel, les trottoirs, la marina congelée. Et surtout avec le réchauffement climatique, pour la partie réchauffement de l'expression fût-elle un peu taquine, ces derniers temps.

Il a fait - 35° la nuit dernière et seulement -20° je crois au petit matin. Du coup, l'émigré ressort sa vieille doudoune du Midwest, genre : "A ce soir ma chérie (entre-temps partie faire un petit shopping à Hong-Kong), je pars chasser un ours et je reviens (escapade asiatique qui peut d'ailleurs faire douter le chasseur au moment d'achever la bête : à quoi bon te trucider, O Ours, si ce n'est pour se faire un petit dîner en amoureux ce soir, vu que je ne vais quand même pas manger ça tout seul, sauf peut-être un ourson, dans un sandwich, mais quand même), assez peu dans les canons de la mode parisienne mais, somme toute, plutôt efficace.

Je me demande d'ailleurs si, à ce train-là, l'ours va rester longtemps une affaire de petite blagounette dans la région de Toronto. Ils vont bien finir par faire une descente un jour dans les parages, les ours, non ? Nous, on sent bien ces choses-là en Normandie, à cause des Vikings, qui nous ont déjà fait le coup une fois. Du coup, quand je repasse à la maison le week-end, je m'arrête de plus en plus souvent devant le club d'arts martiaux, sur la 76ème, ça me titille un peu de reprendre, histoire de vendre chèrement ma peau, quand l'heure sera venue. Et puis, qui sait ? un mae-guiri sur la truffe, ça peut peut-être le faire réfléchir à deux fois, l'ours affamé, ça marche bien avec les requins, dans le Pacifique, vu qu'ils ont le nez très sensible. L'essentiel ici étant que chaque bête reste dans son coin, sinon on ne va plus s'en sortir si on est attaqué par terre et par mer en même temps. Et pourquoi pas une attaque d'archaeoptéryx simultanée, non plus, tant qu'on y est.

Evidemment, à ce compte-là, on ne sort sous aucun prétexte. C'est encore pire à Winnipeg, dans l'intérieur, où il fait dans les -45°. ça donne forcément des idées de virée pour le week-end, des douceurs pareilles. Quand on sera tous morts. Si ce n'est de froid, ce sera d'extinction d'ailleurs, parce que la frigid wave, c'est sûr, n'encourage guère la gaudriole. The Day after Tomorrow approche, mais encore faut-il qu'il y ait des survivants du jour d'avant, sinon ce n'est plus un after. Ou alors, ce sera nettement moins festif comme after.

09/01/2009

Le blues de l'overshoes

Il y a un certain nombre de choses difficiles dans une expatriation : la langue, la cuisine, la signalisation, les programmes télévisés, le froid, les alertes incendie au milieu de la nuit... etc.

Dans l'ensemble, avec un peu de curiosité et de persévérance, on parvient pourtant à s'en tirer.

Je ne dis pas que ce qui nous tient lieu de culture ne devient pas assez rapidement une sorte d'infâme gloubi-boulga, et que ce qui nous tient lieu de philosophie ne finit pas par se dissoudre en une insupportable tolérance, mais enfin, que je sache, on ne sort indemne de rien, sauf à avoir le bon goût de mourir jeune. Et encore.

Bref, globalement, après quelques mois, ça va.

Jusqu'au jour où vous découvrez accidentellement au cours du déjeuner d'anniversaire d'une collègue que, hiver oblige, à cause de la neige, du verglas et du sel, il va vous falloir vous aussi vous mettre aux sur-chaussures - sorte de chaussons de jardins pourris en plastic, genre imitation godasses des années 50.

La honte absolue.

Vous avez beau vous dire que c'est ça ou niquer vos weston, vous vous souvenez encore (la dernière fois, ce n'était pas plus tard que ce matin) des commentaires mordants que vous vous faisiez sur les chaussures des gens et vous cherchez soudain rapidement si ce ne serait pas possible d'alerter la Cour pénale internationale des prud'hommes et des chaussures avec pour fusiller la descendance du type qui a inventé ça et interner le responsable de la météo dans ce pays.

Mon pays, c'est l'hiver... C'est rien de le dire. Quand je pense qu'en France, à -10, on se dit "ah la la, qu'il fait froid". Quelle blague. Ici, à -10, on se dit "super, c'est l'été qui revient". Genre un printemps un tantinet caniculaire.

Et en plus, il y a une façon de les nommer en magasin ces saloperies de sabots de jardin en plastoque qui s'apparente à un terme d'argot local pour désigner les préservatifs - que j'ai heureusement oublié à l'heure de demander les miennes au cordonnier. Ici, la contraception, c'est le pied.

Que faire ? Sauter de mon vingt-troisième étage avec vue sur le lac congelé en laissant un post sur la table ? Dynamiter le bureau et demander un rapatriement d'urgence ? Me casser une jambe, défier un ours polaire en combat singulier, me suicider au cheesecake à la carotte ?

Je ne vois qu'un truc raisonnable, à court terme : garder ces machins au pied dans la rue, mais me mettre le sac qui m'a servi à les ramener du magasin sur la tête en même temps, des fois qu'on me reconnaisse.