21/10/2009
Je me souviens (5) Le Jugement de Paris (un dîner chez Daniel)
Je me souviens de ta sieste éclair entre l'Upper West et l'Upper East Side tandis que je m'efforçais de trouver un bateau qui, cette fois, ne tomberait pas à l'eau, et de ta coiffure joliment défaite au réveil.
Je me souviens de nos deux tasting dinners : je n'ignorais plus rien de la carte des vins, choisie à l'image de nos lointains voyages, tandis que rien ne t'échappait de la subtilité des mets.
Je me souviens de nos retrouvailles sur la 72ème et de notre lente déambulation dans Central Park par Strawberry Fields, Cheery Hill, Naumburg Band Shell et Literary Walk.
Je me souviens des hors-d'oeuvre fondants : les sashimi de thon, les tartelettes au homard, les toasts au foie gras, les crevettes à la mangue, les bouchées de boeuf de Kobe et les petits rouleaux de printemps (je me souviens qu'entre les uns et les autres, j'ai commencé dix conversations sans en finir aucune).
Je me souviens des Saint-Jacques marines et du Domaine Bailly Reverdy (2008) - un Sancerre comme je les aime : un peu de fruit, un brin d'acidité, frais sans excès, avec une attaque franche.
Je me souviens avoir dit, en conclusion du toast que je portai au début du dîner : " Sans toi, la vie serait beaucoup moins belle, beaucoup moins inspirante, beaucoup moins drôle " ; ce n'était pas pour rire et d'ailleurs, depuis lors, ça se serait plutôt aggravé.
Je me souviens de la première bouchée de Sea Bass au Syrah, le plat-signature de Daniel, sur une gorgée de Chardonnay de la Russian Valley (Jordan, 2007).
Je me souviens des boutades de Jean-Philippe, du duo de tes soeurs, du blues enflammé de Roland, des mots de Margot et des souvenirs de collège déterrés par Jean-Charles auxquels, il faut bien le dire les amis, on ne comprit que dalle, parce que c'était moi, parce que c'était lui.
Je me souviens, sur les short ribs, de la supériorité du Merlot de Stellenbosch (Circumstance, 2005) sur le Pauillac (château d'Armaillac, 2002), comme un nouveau Bottle Shok quand la Californie, au "Jugement de Paris", triompha du Médoc.
Je me souviens des premières paroles de Régine comme on se laisse soudain surprendre et embarquer par cette musique légère que font les amitiés quand les amis s'accordent et qu'au lieu d'un discours, on voit passer sa vie.
Je me souviens de la Feuilletine au praliné, ganache au chocolat des Caraïbes, glace à l'Amaretto, cerises glacées au Kirsh... je me souviens du temps qui continuait de filer trop vite, d'une table l'autre, et du moment où il fallut repartir quand on s'était un peu posé.
23:37 Publié dans Un mariage à New York | Tags : mariage, new york, daniel | Lien permanent | Commentaires (1)
05/10/2009
Chez Daniel (suivez le guide)
Pour tous ceux d'entre vous qui ont aimé le dîner chez Daniel cet été, voici un article du Figaro que me passe Laurence et qui semble confirmer que ce n'était pas un trop mauvais choix...
"La 5e édition annuelle du guide Michelin de New York a décerné sa plus haute récompense, les "trois étoiles", au chef français Daniel Boulud pour son restaurant Daniel, qui devient le 3e Français à accéder à ce rang dans la métropole américaine.
Après Jean-Georges Vongerichten, pour le restaurant Jean-Georges, et Eric Ripert, pour Le Bernardin, Daniel Boulud est le troisième Français récompensé dans cette ville qui compte désormais cinq restaurants au firmament du célèbre guide, avec le japonais Masa de Masa Takayama et Per Se du chef californien Thomas Keller. Dans la catégorie "deux étoiles", on note la disparition de l'Adour, le restaurant du chef français Alain Ducasse à l'hôtel Saint-Regis, qui avait été récompensé l'an dernier quelques mois après son ouverture, rétrogradé désormais dans la catégorie beaucoup plus encombrée des "une étoile".
Six établissements sont gratifiés de deux étoiles, quatre d'entre eux l'étaient déjà l'an dernier, notamment le Momofuku Ko de la nouvelle vedette de la gastronomie américaine David Chang.
Les deux nouveaux arrivés dans cette catégorie sont "Alto", un restaurant italien haut-de-gamme situé dans l'Upper East Side (nord-est de Manhattan) et très aimé des medias new-yorkais, et "Corton" dans le quartier de Tribeca (sud de Manhattan), autre "chouchou" des critiques gastronomiques dont le chef est un jeune Britannique, Paul Liebrandt."
20:41 Publié dans Un mariage à New York | Tags : gastronomie, new york, daniel boulud | Lien permanent | Commentaires (0)