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09/04/2007

Cythère, tu parles (à propos de mon Mac)

" Mais vous êtes sûr qu'il n'y a plus de problème de compatibilité avec les PC ?" - " Non non, tout est ok" dit le vendeur, un type si bienheureux et détendu qu'on le dirait venu d'une autre planète; je me dis que ça doit être l'effet mac, une sorte de monde merveilleux auquel je vais, enfin, pouvoir accéder... J'aurais quand même mieux fait de prendre ma caisse à outils avec moi plutôt que de fantasmer comme un débile sur le ponton de ce nouvel embarquement pour Cythère, en souriant béatement à mon nouvel ami.

Me voilà donc parti avec mon mac tout neuf, beau comme un camion - belle bête, assurément - à la maison. Il en impose d'ailleurs très vite, sur son nouveau spot - un immense ancien bureau des douanes néerlandaises en Indonésie, ramené de Nouvelle-Calédonie et que, ô miracle, à la différence du lit resté lui à l'abandon quelque part dans un dépôt de la région parisienne faute de pouvoir entrer dans sa nouvelle demeure, un peu plus étroite il est vrai que la maison années 30 de la vallée des colons (vu d'ici, tu parles d'un nom de quartier), j'ai réussi à caser dans la chambre.

Et c'est là que les ennuis commencent. D'accord, je ne suis pas un pro de l'informatique, disons même tout net que je serai plutôt du genre carne, et, dans le "Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes", je me range plutôt du côté des "romantiques" que de celui des "classiques" - plutôt le clan des artistes que celui des bricolos pour faire court. Mais enfin, depuis lors, c'est une succession d'errances hagardes dans ce merveilleux nouveau monde, depuis les mots de passe qui coincent jusqu'à skype qui résiste (on dirait un nouvel épisode de Star Wars), en passant bien sûr par les présentations ppt complètement chamboulées... Un vrai bonheur. Et ça ne fait sans doute que commencer.

Il reste que cette machine est une véritable bombe (du moins quand on sait la maîtriser), comme un nouveau monde en effet à elle toute seule avec des possibilités - blog, poadcast, musique, créations diverses, mails, organisation, communautés... que je n'imaginais même pas. Reste plus qu'à se frayer un chemin, patiemment, dans cette jungle. Et tâcher 1) d'en ressortir 2) vivant et 3) sain d'esprit, si possible. C'est pas gagné.

No Guns (mission au Texas)

Calédonie par-ci, Calédonie par-là - et moi au milieu. Depuis deux ans, j'avais passé en cumul près de six mois en missions diverses sur place, et je commençais à m'atrophier un peu les neurones. Non pas que le sujet ne soit pas, en soi, passionnant et de premier plan pour Eramet - le Caillou reste un des plus beaux terrains de jeux stratégiques disons, multi-facettes, que je connaisse (c'est aussi un de mes ancrages personnels) -, mais j'avais besoin d'oxygénation, de découverte ; et de mieux ajuster la politique communication que nous avions mise en place au siège depuis 2003 au contact de nos usines (on a beau dire, même avec une solide expérience de site, on finit par raconter des histoires qui décrochent des réalités du terrain). Le président l'a senti, je crois ; ça tombait bien, on avait programmé pour 2006 toute une série de road shows internes pour expliquer aux équipes de sites la stratégie du groupe... Et c'est naturellement en Nouvelle-Calédonie que l'on démarra cette tournée à un moment, il est vrai, très agité de la vie de la SLN.

Changement de décor donc un mois plus tard : nous voilà partis pour le Texas (Houston, direction Freeport sur le Golfe du Mexique) avec Bacardats, et Patrick André alors patron de la branche manganèse du groupe. "Tu verras, m'avait confié un cadre du siège, Gulf, c'est l'antithèse de SLN, une sorte de PME à l'américaine, ça avance tout seul". Une business unit en l'occurence d'environ 150 personnes, spécialisée dans le retraîtement des catalyseurs pétroliers dont elle extrait les métaux rares (molybdène et vanadium). La société, portée par des résultats exceptionnels après des années récentes plus difficiles, se lançait alors dans de nouveaux développements au Canada, à proximité des champs pétrolifères de l'Alberta. Bref, une période faste, pilotée de surcroît par une équipe senior bien rodée à ce business, emmenée par Kevin Jones, son nouveau boss plein d'allant.

Sur bien des sujets : sécurité, maintenance, nouveaux développements (et je ne parle pas des barbecues de la place aux côtés de la délicieuse Nancy Wolam, la DRH de la boîte), Gulf confirmait ses bonnes performances. Il y a juste un truc qui nous a surpris, en arrivant. A ma connaissance, c'était la seule société du groupe où l'on pouvait lire sur la porte, avant d'entrer : "No guns", avec un magnifique flingue barré de rouge. Et Bacardats, hilare en repartant : "Je vous ai trouvé un peu profil bas ce coup-ci". Tu m'étonnes, un pétard sous la table, c'est quand même vite planqué - j'ai revu ça, l'autre soir, dans Le shérif. Et comme je ne maîtrise pas non plus le texan dans toutes ses subtilités, un malentendu est quand même vite arrivé. On s'éloigne toujours trop des fondamentaux dans ce boulot : le premier objectif d'une mission, c'est de revenir à la maison. Vivant.