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09/04/2007

No Guns (mission au Texas)

Calédonie par-ci, Calédonie par-là - et moi au milieu. Depuis deux ans, j'avais passé en cumul près de six mois en missions diverses sur place, et je commençais à m'atrophier un peu les neurones. Non pas que le sujet ne soit pas, en soi, passionnant et de premier plan pour Eramet - le Caillou reste un des plus beaux terrains de jeux stratégiques disons, multi-facettes, que je connaisse (c'est aussi un de mes ancrages personnels) -, mais j'avais besoin d'oxygénation, de découverte ; et de mieux ajuster la politique communication que nous avions mise en place au siège depuis 2003 au contact de nos usines (on a beau dire, même avec une solide expérience de site, on finit par raconter des histoires qui décrochent des réalités du terrain). Le président l'a senti, je crois ; ça tombait bien, on avait programmé pour 2006 toute une série de road shows internes pour expliquer aux équipes de sites la stratégie du groupe... Et c'est naturellement en Nouvelle-Calédonie que l'on démarra cette tournée à un moment, il est vrai, très agité de la vie de la SLN.

Changement de décor donc un mois plus tard : nous voilà partis pour le Texas (Houston, direction Freeport sur le Golfe du Mexique) avec Bacardats, et Patrick André alors patron de la branche manganèse du groupe. "Tu verras, m'avait confié un cadre du siège, Gulf, c'est l'antithèse de SLN, une sorte de PME à l'américaine, ça avance tout seul". Une business unit en l'occurence d'environ 150 personnes, spécialisée dans le retraîtement des catalyseurs pétroliers dont elle extrait les métaux rares (molybdène et vanadium). La société, portée par des résultats exceptionnels après des années récentes plus difficiles, se lançait alors dans de nouveaux développements au Canada, à proximité des champs pétrolifères de l'Alberta. Bref, une période faste, pilotée de surcroît par une équipe senior bien rodée à ce business, emmenée par Kevin Jones, son nouveau boss plein d'allant.

Sur bien des sujets : sécurité, maintenance, nouveaux développements (et je ne parle pas des barbecues de la place aux côtés de la délicieuse Nancy Wolam, la DRH de la boîte), Gulf confirmait ses bonnes performances. Il y a juste un truc qui nous a surpris, en arrivant. A ma connaissance, c'était la seule société du groupe où l'on pouvait lire sur la porte, avant d'entrer : "No guns", avec un magnifique flingue barré de rouge. Et Bacardats, hilare en repartant : "Je vous ai trouvé un peu profil bas ce coup-ci". Tu m'étonnes, un pétard sous la table, c'est quand même vite planqué - j'ai revu ça, l'autre soir, dans Le shérif. Et comme je ne maîtrise pas non plus le texan dans toutes ses subtilités, un malentendu est quand même vite arrivé. On s'éloigne toujours trop des fondamentaux dans ce boulot : le premier objectif d'une mission, c'est de revenir à la maison. Vivant.