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04/08/2009

Chaud devant ! (Chez daniel)

7 Juin 2009.

J'ai découvert Daniel Boulud dans un article du Monde il y a quelques mois : originaire du Lyonnais, il présidait un jury gastronomique voué à distinguer de jeunes chefs prometteurs de toutes nationalités (je crois que c'est un Danois qui fut finalement sélectionné). Or, Daniel Boulud n'y était pas seulement présenté comme un Lyonnais, mais aussi comme un chef new-yorkais renommé s'attachant, avec une créativité certaine, à marier le meilleur des traditions française et américaine dans chacun de ses quatre restaurants de Manhattan.

Je vous entend déjà, raillant la partie américaine de cette étrange équation : ce type ferait en somme des hamburgers au foie gras ?... Ah ah ah. Eh bien : oui. C'est même là l'une des fiertés du restaurant qu'il tient Midtown, une brasserie branchée au design contemporain pour une clientèle d'affaires. Nous l'avons même testé un dimanche soir, avec quelques autres trouvailles mises au point par le jeune chef alsacien en charge des lieux (Olivier Je-ne-me-souviens-plus-quoi, un type naturellement très bien). Intéressant pour une découverte d'un soir, mais pas vraiment à la hauteur de ce que nous souhaitions. Avec, de surcroît, une salle difficile à privatiser pour l'événement.

En fait, nous avons commencé l'exploration (à l'époque, il ne s'agissait pas encore de trouver le bon endroit pour le mariage, mais de trouver quelques solides repères dans le voisinage) au Bar Boulud, à deux pas de la maison, face au Lincoln Center. Jean-Philippe dit "Boulu", mais les Américains n'en persistent pas moins avec leur joli "Bioulude" qui pour le coup semble bien faire jurisprudence - le Conseil d'Etat, en somme, désavoué par la Cour Suprême, on aura tout vu. Une brasserie au style à la fois chic et informel qui aligne une série de banquettes de bois parallèlement à un long bar américain - ici, comme en Espagne, on adore prendre ses repas au bar et, à titre personnel (car "on" ne partage pas forcément cet avis en toutes circonstances), cette pratique me semble à la fois en conformité avec l'époque, pleine d'avenir, moins figée en tout état de cause que le traditionnel face-à-face, et permettant à la fois intimité et connivence (c'est au bar de L'atelier Robuchon, où il est une place de choix dominant la cuisine où officie Yosuke Suga (* - voir notes en bas de page), que j'ai glissé à l'oreille de Poune ma demande en mariage (**)) ainsi qu'une interaction plus informelle et aisée avec d'autres convives.

Côté cuisine, des classiques lyonnais : d'excellentes charcuteries et de bons plats du terroir, revisités de façon contemporaine pour un résultat plutôt honorable - "simple et bon" comme dirait Régine, vins à l'avenant. Nous avons d'ailleurs eu, depuis lors, l'occasion d'y emmener quelques uns d'entre vous : Françoise, Jean-Philippe et Patriziana, Amélie et Marine, Jean-Charles - un avis sur le sujet ? Quoi qu'il en soit et pour ce qui est du mariage, nous hésitions tout de même un peu sur une cuisine qui aurait davantage inspiré un buffet qu'un dîner ; et puis, les deux salles privatisées du restaurant, au sous-sol, nous ont paru à la fois sombres, étriquées et froides - bref, un peu tristounettes.

Etape suivante : le Café Boulud, côté East Side, testé pour vous vendredi dernier au soir (oui, nous avons un sens très méthodique du sacrifice). Déco cossue et inspirations gastronomiques variées autour de quatre thèmes complémentaires - la Tradition, la Saison, le Potager et le Voyage. Nous optons pour la tradition : foie gras au torchon, émincés de côte de boeuf à l'aligot, crème vanillée à la rhubarbe, auquel le maître d'hôtel ajoute un fondant au chocolat et, après la dégustation de Riesling (l'autrichien, subtilement parfumé, l'emporte nettement sur l'allemand et l'alsacien - eh oui, comme dirait Lili...), un autre verre d'un fort honnête Cantenac Brown, pour se faire pardonner quelques erreurs dans le service des vins pour lesquelles, moi qui suis d'un naturel par ailleurs si bon et sympathique (j'allais dire : "des commentaires ?", mais vous êtes tellement nuls en commentaires depuis le début de cette affaire que je ne vous parle même plus), je m'étais montré intraitable (***).

Un fort honnête dîner quoi qu'il en soit - estimé à 14,5/15 sur notre échelle de notation gastronomique, qui ne s'en laisse pas facilement conter. Rien d'exceptionnel en même temps ; et puis le restaurant n'a aucune salle privatisable. A noter un menu, pour le déjeuner uniquement, à un prix fixe de 24 dollars (l'endroit se trouve au n°20, East 76th street entre Madison et la Cinquième avenue), qui semble une fort bonne affaire, avec une petite terrasse au long du restaurant, il est vrai, entouré pour deux ou trois mois encore des échaufaudages pour les travaux de réfection de la façade (à New York, les échafaudages, comme d'ailleurs les jaillissements de vapeur depuis les bouches d'aération au milieu des rues, spectaculaires surtout en hiver, font partie intégrante du paysage).

A noter aussi la présence de nos deux voisines de table américaines francophiles au cours du dîner - l'une auteure de pièces de théâtre et de films d'entreprise, l'autre professeure de littérature à Harvard, une spécialiste de Yourcenar (quelle bonne idée !) -, aussi sympathiques que critiques sur leur repas et peut-être aussi, maintenant que j'y repense, un peu jalouses de notre sélection, manifestement plus heureuse. Elles nous recommandent quoi qu'il en soit pour un autre dîner en amoureux le Blue Hill, un restaurant de Greenwich où est récemment passé Obama et qui, depuis lors, est bien sûr totalement surbooké. 

Je dois avouer à ce propos, pour le dernier carré d'entre vous qui serait encore coincé fin juillet, qui en Dordogne, qui en Suisse (...), qu'Obama n'a pas encore confirmé, mais qu'il n'est pas totalement exclus qu'il passe - ce qui est d'ailleurs aussi raisonnablement improbable que factuellement possible. Vu qu'on ne sera pas très loin du 14 juillet, et de mon anniversaire par la même occasion, et que Barack me disait encore l'autre jour, en me déposant à Toronto dans un petit détour sur la route du Caire (vous avez entendu ce discours l'autre soir, les enfants ? La vache, il ne fait quand même pas semblant d'être inspiré ce type) avec Air Force One : "You know, Oliver, lou 14 jouillette, je m'en fious un peu, mais ton birthday, ce sourait siuper coool d'y être là pour, pareuille pour ton wedding with Pioune" - Cool, non ?... En même temps ce Barack, il parle tellement mal le français qu'on se disait l'autre soir avec Poune qu'on n'était pas absolument sûr de lui confirmer l'invitation.

Bon, où en étais-je, moi, au milieu de toutes ces histoires ? - Ah oui, il reste le dernier de la série : Daniel, qui a la réputation d'être le meilleur des quatre. Mais, celui-là, on le découvrira ensemble, les amis !

_____
(*) J'ai bien tenté par la suite de m'imposer comme le Yosuke Suga de la maison lorsque nous cuisinions ensemble avec Poune. Mais, en dehors d'une invention réussie sur des Saint-Jacques dont j'ai profité, comme le vrai Yosuke, pour imposer mes consignes sans me mêler de l'intendance, je suis vite revenu à mon boulot de marmiton de base qui fait ce qu'il peut pour gérer dix consignes en même temps et auquel - il y a un moment où il faut voir les choses en face -, toute promotion semble décidément difficile.

(**) Pour l'anecdote, tandis que nous devisions doucement entre les plats raffinés et les vins de choix, je me demandais, avec une appréhension grandissante, quel moment conviendrait le mieux pour passer à l'action. Le menu dégustation, avec une dizaine de plats, me laissait certes une certaine marge de manoeuvre. En même temps, mine de rien, le temps passait... Pendant les entrées ? Trop tôt. C'est comme pour un bon match, il faut toujours s'échauffer avant la partie - du moins, dans les clubs qui ont une chance décente de gagner le championnat, par exemple dans le Sud-Ouest de la France. Les plats ? Trop lourd - enfin, façon de parler, dan ce temple de la gastronomie. Les desserts ? Peut-être un peu tard... Allez, je me décidais pour la pause entre plats et desserts, posai finalement la bague à côté d'elle tandis qu'elle tournait la tête de l'autre côté, la laissai la (re)découvrir (depuis lors, elle en a perdu une sur les trois...), puis lui glissai ma demande à l'oreille, ce qui suscita un moment d'émotion spontané (Vous ne voulez pas les photos non plus ? Je vous trouve d'une impudeur parfois...). Pile au moment où le serveur, qui revenait avec les mets suivants, se voyait condamné à assister à la scène face à nous, les bras encombrés et, manifestement, un peu embarrassé et, il faut bien le dire, un tantinet comique en même temps, vu ses efforts pour rester impassible en essayant d'un même mouvement d'inspiration très sartrienne de regarder ailleurs pour ne pas déranger, tout en surveillant discrètement la suite des événements pour saisir le moment où il pourrait enfin poser les assiettes (mais bon, y a pas que Sartre, mon grand-père italien, pareil, on ne savait jamais s'il nous regardait nous ou le voisin d'à-côté - ce qui oblige à développer un certain savoir-faire en matière de timing pour faire la connerie au bon moment, par exemple tirer par inadvertance les cheveux de ta cousine ou heurter malencontreusement le tibia de ton frère, sans se faire attrapper). D'autant que, je reviens au dîner, comme je n'avais pas entendu la réponse d'Annie (dans le moment d'émotion en question), je finis par enchaîner, quelques instants plus tard : "Tu sais, il n'y a pas de difficultés, si tu veux y réfléchir un peu... - Mais nooon, me répondit-elle doucement, je t'ai dit ouiii"... Ouf. Ah, et oui, inutile de dire qu'elle était particulièrement belle ce soir-là. Et que nous restions en même temps fidèles à une certaine tradition entre nous de petits décalages ou malentendus, poétiques ou drôles selon les circonstances. Disons que celui-là m'a fait rire en effet, mais plutôt après coup.

(***) Limite condescendant, quand j'y repense. Comme au collège, quand le conseiller d'éducation voulait me virer tellement il s'étouffait, dès que je quittais son bureau, avec mes airs suffisants. N'importe quoi. Moi qui suis d'une bonté sympathique si naturelle... En fait, c'est un héritage de ma mère (pour la condescendance, on ne sait vraiment pas d'où sa vient). Je veux dire, ce n'est pas que mon père ne serait pas sympathique, vous n'y êtes pas du tout (quoiqu'on puisse en discuter dans certains cas extrêmes, comme par exemple une partie de billard qui tourne mal ou un jour de CAC 40 qui tourne au massacre), c'est juste que Giuliana a un léger avantage comparatif en matière de bonté. Un peu comme l'Italie a un avantage comparatif sur la Normandie en matière de climat. Certes, d'un autre côté (je vais m'en sortir, ça va tortiller un peu, mais je vais m'en sortir), si les Normands ont bien envahi la Sicile, on n'a pas vu l'armée italienne dépasser de beaucoup la frontière alpine en 1940, non plus. Mon prof d'histoire en khâgne disait même que, lorsque la France avait contré la modeste tentative italienne dans la région de Nice, on pouvait aisément suivre la retraite des soldats italiens à la trace du fait des chaussures qu'ils avaient le plus souvent abandonné dans un sol boueux dans la hâte de leur fuite - tu parles de terreurs. Oh, je ne dis pas qu'on n'a pas été un peu harcelés par l'armée italienne de réserve à la maison de temps à autre... Mais enfin, un pays meilleur à l'amour qu'à la guerre ne peut pas être fondamentalement antipathique. Et comme dirait Poune, ce qui compte dans les rapports entre les hommes et les femmes, ce n'est pas l'égalité, mais la complémentarité ! Et voilaaaà. 

 

Commentaires

 

Bon, bah sent le Mcdo à plein nez !! Je suggère à tous les convives de prendre quelques réserves du terroir au cas où...oui, "on" le peut ! Bon courage mon biquet, "on" va finir pas s'en sortir de cette affaire !!
Commentaire n° 1 posté par Lombart JC le 08/06/2009 à 17h09

 

Macdo, Macdo : faut voir. Disons que si ç'en est un, ils ont légèrement rénové le concept - et la cuisine avec... Merci pour les encouragements en tout cas !

Commentaire n° 2 posté par Olivier & Annie le 11/06/2009 à 06h16

What's up ? (3) Scherzando (petit cocktail entre amis)

31 Mai 2009.

Et après la messe ? - Eh bien tout le monde rentre, c'est fini... Non, je plaisante. La foi peut peut-être déplacer les montagnes, mais enfin elle ne traverse pas les océans pour une messe non plus. 


Cela dit - ça commence bien - premier changement (*) : il semble que la cérémonie se tiendra plutôt maintenant à l'église de Riverside dont nous aimons la chapelle, à la fois plus solennelle et intimiste que ne l'est l'Abyssinian Church - cette dernière, sortie de l'ambiance grandiose de l'office du dimanche avec ses orateurs célèbres, tel Tavis Smiley l'autre jour sur la notion d'accountability (qui désigne, plus que la responsabilité, l'idée de rendre des comptes) appliquée au gouvernement d'Obama, et sa chorale au grand complet, paraît en effet un peu palote.

Et puis le contact est plus fluide - et la fluidité d'ailleurs une qualité plus importante qu'on ne le pense d'ordinaire (le contraire, ce serait : la lenteur, l'opacité, le heurt, la disharmonie, etc) - et la préparation s'annonce moins lourde. Une session ici au lieu de... cinq avec la précédente ce qui, compte tenu de nos agendas parfois un peu compliqués et du timing somme toute assez serré, paraît plus réaliste. Avec là-dessus, un petit côté professionnel et carré très américain...

Si nous retenons ce choix, ce qui semble bien parti, en vérifiant demain qu'il reste compatible avec le crochet après la cérémonie par la petite chapelle de Harlem, cela nous donnerait : messe à 13h00 puis bénédiction à la chapelle Mason à 14h00 (cela devrait nous laisser le temps d'une séance photos car le premier office ne durerait que 30 minutes environ), après quoi nous pourrons nous rendre à la maison pour un petit coktail entre amis de 14h30 à, disons, 16h00 - un cocktail qu'il faudrait assez léger pour... vous laisser en appétit pour le dîner.

Vous aurez alors quartier libre - une idée lumineuse d'Annie, qui vous permettre soit de baguenauder dans la ville, soit de vous reposer un peu avant la soirée. Nous avions d'ailleurs pensé, pour ceux d'entre vous qui seraient intéressés, par vous organiser un petit City Tour de deux heures environ mais, d'une part l'idée d'un break a un intérêt certain compte tenu du décalage horaire, d'autre part nous explorons une autre idée pour le lendemain.

Parenthèse en passant : nous nous sommes aperçus en sortant de Riverside Church ce midi que les circuits de visites de la ville font souvent ce crochet par Riverside à hauteur de la 120ème rue et ce n'est évidemment pas un hasard. C'est un coin généralement peu connu des touristes, qui se concentrent plutôt vers Midtown, très aéré, avec toute une série d'alignements de beaux immeubles au long du parc qui domine l'Hudson.

Bref, ça vaut le détour et ça renforce notre choix non pas seulement pour l'église, mais aussi pour le lieu - Renzo Piano disait la même chose lorsqu'il s'est rendu pour la première fois sur le site de ce qui allait devenir le Centre Tjibaou en Nouvelle-Calédonie, à la périphérie de Nouméa : le lieu, ou plutôt l'immersion du bâtiment dans le lieu, devait l'emporter sur le bâtiment lui-même. Une théorie architecturale dont l'humilité audacieuse m'a semblé révolutionnaire et qui a d'ailleurs séduit les Kanaks - Jack ?

PS : Croisé aussi ce midi en rentrant à la maison sur la 88ème une jeune chanteuse d'opéra - nous nous sommes regardés après l'avoir croisée alors qu'elle répétait à voix haute en se rendant à une leçon de chant au bout de la rue avant de l'aborder un peu plus loin - une des jolies surprises que réserve New York. Elle nous a passé ces coordonnées et dit qu'elle serait prête à chanter quelque chose au cours de l'office. Jean-Phi, l'idée te tenterait toi aussi ?...

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(*) Maintenant que les principaux aspects du programme sont grosso modo fixés, nous en profitons pour explorer quelques idées annexes ou alternatives avec l'objectif de finaliser les choses d'ici à la fin juin. Tenez-en compte dans vos plans : cela ne change rien aux dates retenues, bien sûr ! mais peut conduire à quelques ajustements à l'intérieur du programme lui-même, pauses incluses. Par exemple, nous regardons aussi en ce moment une autre piste qui, si elle se concrétise, pourrait conduire à un déroulement différent avec une cérémonie en fin d'après-midi le samedi enchaînant directement sur la suite. Let's see how we'll eventually work out the plan !

De la multiplication des spaghetti (une religiosité américano-italienne)

26 Mai 2009.
Là-dessus, je fais une paranthèse. Il faut bien reconnaître, cela dit, que, côté église, on n'est pas des pros. Quasiment rien en France, en dehors de visites improvisées de quelques églises ou chapelles qui nous ont inspirées, plus souvent aux Etats-Unis, au moment de Pâques ou de Noël, parfois à l'invitation d'amis. Les rares fois où j'ai mis les pieds au catéchisme, j'énervais tout le monde, surtout le prêtre, avec mes questions à la noix qui n'entraient guère dans les canons de l'exercice - pendant ma préparation militaire ou, à l'occasion sur les terrains de handball, c'était d'ailleurs la même réticence aux disciplines collectives imposées qui ont failli me coûter la préparation militaire, pour cause d'insolence, donc le sursis et, plus tard, la coopération en Nouvelle-Calédonie - ce qui aurait tout de même été dommage, n'est-ce pas Docteur ?

Ce que j'aimais, c'est quand ma grand-mère italienne m'emmenait à la messe quand je passais le samedi soir avec eux (mon grand-père, lui, restait planqué à la maison en attendant que ça passe). Je ne comprenais pas grand-chose, je m'ennuyais à l'occasion, mais dans l'ensemble j'aimais cette ambiance recueillie et je trouvais la foi de la nonna, qui me disait sobrement quoi faire d'un signe lorsque j'étais perdu, à la fois rassurante et chaleureuse. Sans doute confondais-je alors l'amour familial et la foi en Dieu. De toutes façons, ce que je préférais, c'était la fin, quand je m'efforçais de suivre les pas de géant de ma grand-mère qui me tenait fermement par la main pour regagner la maison où la soirée se passait entre le dîner - selon les soirs, lasagne, gnocchi, bistecca... un régal à tous les coups, qui me paraissait une sorte de miracle en forme de multiplication des spaghetti - et les jeux où, la plupart du temps, mon grand-père (qui s'en énervait un peu mais, au fond, s'en foutait) et moi (moins philosophe et déjà mauvais joueur) nous faisions royalement plumer.

Tout ceci participe sans doute d'une forme d'éveil, mais certainement pas d'une foi et encore moins d'une croyance. Cela a donc logiquement fini en un mélange de culture générale très imparfaite (c'était mon oral d'entrée à Sciences-Po, où j'ai fini par sécher sur la religion des Tamouls je crois) et de recherche spirituelle personnelle. Du coup, il y a disons des imprécisions qui refont parfois surface à la dérobée. Comme l'autre jour, au beau milieu d'un entretien avec la coordinatrice de l'Abyssinian Church où je lui demande à quel moment nous verrons le prêtre. Silence un peu gêné..." - Vous voulez dire le... pasteur ? - Oui, bien sûr, le pasteur ! Mais où avais-je donc la tête...." tentant de faire passer la bévue pour un flottement linguistique d'une manoeuvre qui, à défaut de faire illusion, m'a permis de rebondir sur la suite des événements.

Justement : si un mariage est un événement, en tout cas à sa mesure à la fois personnelle et communautaire, il ne nous paraît pas insensé de lui apporter une dimension spirituelle. Et puis nous sommes en Amérique où la religion est une affaire largement civile comme on sait, moins compliquée et clivante qu'en Europe, et mieux intégrée à la vie sociale. Si bien que nous faisons d'une pierre deux coups : un mariage religieux signerait à la fois un certain rapport au sacré et une identité en mouvement déjà, à sa manière, un peu américaine. Nous croyons aussi - va pour d'une pierre trois coups - que ce serait pour vous, du moins dans le cas où nous obtiendrions l'accord du pasteur Mason pour la bénédiction d'après la messe principale (prions ensemble !), qui devrait, elle, être plus sobre, une occasion de découvrir ce qu'est un office gospel. De l'avis de ceux qui y ont participé, ça peut, disons, surprendre - papa, Jean-Charles ? Nous en tout cas, ça nous émeut.

What's up ? (2) Crescendo

24 Mai 2009.

 

Le samedi 25 juilet, la cérémonie à l'Eglise est prévue à 11h00 et, pour éviter que les uns ou les autres ne se perdent en route, nous avons prévu de donner rendez-vous à tout le monde devant la maison (320, W 88th street - l'appartement se trouve au-dessus et à droite de l'escalier) à 10h30, d'où nous partirons en minibus pour rejoindre l'église.

Il s'agit de la Abyssinian Baptist Church - une église protestante, comme la plupart des églises aux Etats-Unis, située au 132 Odell Clark Place. C'est une belle église de Harlem, où s'est notamment marié Nat King Cole, et qu'avait découvert Poune et la Baons-le-Comte connection il y a bientôt un an, en se promenant dans le quartier (good job, guys).

D'autant que dans la foulée, la bande a aussi découvert une petite chapelle, la Mason Baptist Church, sur Lenox Avenue/Malcom X - une chapelle qui ne paie pas de mine (on dirait une maison aménagée en chapelle) mais dont les offices sont assez remarquables par leur mélange de ferveur, de rythme gospel et d'ambiance chaleureuse.

L'ideal serait donc d'associer une messe de mariage dans la première église (qui ne prévoit pas de chorale, mais propose un pianiste et un soliste pour les messes de mariage) avec une sorte de bénédiction gospel dans la petite chapelle de Lenox. C'est l'option que nous avons discutée aujourd'hui avec les pasteurs Mason, qui nous ont promis une réponse pour dimanche prochain.

Il faut compter environ 1h00/1h30 pour la cérémonie, une demi-heure pour la bénédiction un peu plus bas, ce qui nous amène aux alentours de 13h00.

PS : En parallèle, nous ne nous interdisons pas d'explorer d'autres options dans le voisinage - par exemple avec la Riverside Church, une église assez impressionnante, qui domine le parc de Riverside et dont la construction, dit-on,  se serait inspirée de la cathédrale de Chartres. Il y a là une jolie chapelle, plus intimiste que l'Abyssinian Church, qui ferait très bien notre affaire aussi. Nous en reparlerons éventuellement avec les responsables de l'église cette semaine.

What's up ? (1) Adagio

21 Mai 2009

 

Le programme se met doucement en place et, pendant qu'on recupère de sa virée en Asie et de son week-end à Los Angeles (j'ai participé à celui-là, c'est vrai, mais en touriste), on travaille d'arrache-pieds aux préparatifs à la faveur d'une semaine de "vacances" à New York cette semaine.

Compte tenu d'arrivées dans le désordre et souvent tard, compte tenu également du fait que la mairie n'est accessible qu'en tout début d'après-midi, nous ne prévoyons rien de spécial pour le vendredi soir pour l'ensemble du groupe (qui devrait in fine comprendre de 25 à 30 personnes).

Quartier libre donc pour tous, à l'exception de la famille - du moins les membres présents - et des témoins pour des retrouvailles informelles, d'abord à la maison (au 320 W 88th street, entre Brodway et Riverside, appartement n°2), d'où nous partirons dîner au Ducale, en face du jardin du Museum d'histoire naturelle. Fin du dîner prévue pas trop tard, vers 22h00, pour avoir le temps de se reposer un peu entre les décalages horaires et les préparatifs du lendemain.

Pour les autres, nous nous ferons un plaisir d'indiquer quelques idées de restaurants, balades, sorties... etc, selon les désirs de chacun. Ce ne sont pas les pistes qui manquent dans le quartier (nous sommes Upper West Side, c'est-à-dire en gros sur la partie comprise entre Central Park à l'Est et l'Hudson River à l'ouest) ou ailleurs, en fonction de l'endroit où vous logerez - all right, guys?

 

Commentaires

(Les commentaires de cette série de notes sont postés sous cette forme du fait de leur importation d'overblog).

 

Ce qui est génial, chez Oliver, c'est qu'il a inventé le mariage participatif. Alors, je vais pas te donner de conseils sur l'organisation, surtout à NYC, mais ce qui est sûr, c'est qu'on participera, activement ! Arrivée prévu mercredi soir, par le vol de 21.00 ou quelque chose comme ca. Un bel hôtel dans Midtown (il y a de belles promos au Carlton, sur voyages-sncf.com... rien trouvé de convaincant dans Soho, comme je le voulais) et voilà. Ah, si, une seule suggestion : si tu pouvais faire réouvrir le Metropolitan Opera. NYC sans le Met, c'est comme pour les cathos, Rome sans le pape... Mais bon, si tu n'y arrives pas, je ne t'en voudrais pas.

Et je suis preneur d'une suggestion de club de jazz pour le vendredi soir. Et pour le jeudi, éventuellement !
JP-hyper-content-d'en-être !
Commentaire n° 1 posté par Jean-Philippe le 25/05/2009 à 10h57
Ok, tu peux participer mais seulement si l'OM gagne le championnat (il est peut-être même trop tard d'ailleurs à l'heure qu'il est, misère...). Bien joué pour la promo au Carlton : j'avais un peu peur que ce soit en plein Midtown, donc en plein milieu de la fournaise touristique, mais c'est apparemment un peu plus bas, vers le Flatiron (où travaille d'ailleurs, dans l'édition, le voisin du dessous) et Madison Park. Pour le Met, je suggère une cure de désintoxication intensive (Pat', on ne peut pas le laisser dans cet état-là, il faut faire quelque chose) à base de jazz clubs du coin en effet. On en a commencé une vaste tournée avec Poune la semaine dernière, je t'en reparle bientôt. Eric, Charlotte : des suggestions ?