30/05/2008
Columbus, Toronto, Londres, Toronto, Francfort, Bruxelles, Paris, Birmingham, Bruxelles, Washington, Columbus, etc
Ouf, pas fâché d'être de retour à la maison.
Le problème, c'est de savoir où elle est maintenant la maison, au juste.
Et ça ne m'a pas l'air parti pour s'arranger, cette affaire.
04:05 Publié dans De l'employabilité en période de tempête | Tags : maison, voyages | Lien permanent | Commentaires (7)
09/02/2008
A bout de souffle (petite théorie du changement en travelling aéroportuaire)
J'ai raconté il y a quelques mois (dans un note passée depuis lors sur un autre blog) comment, par une belle matinée de juin - la dernière du mois, je crois bien - alors que nous nous apprêtions à monter à Chicago en voiture, j'ai décidé d'arrêter de fumer. J'ai tenté d'indiquer quels genres de bénéfices concrets l'on peut retirer, dans un délai raisonnable, de cette décision, notamment sur le plan de l'activité sportive. J'ai encore vérifié cela récemment, par accident cette fois, à Chicago de nouveau - à croire que la "windy city" donne décidément un peu de souffle (elle est aussi une de mes villes américaines préférées).
C'était il y a quelques jours, au retour d'une virée en Europe. Après avoir été bloqués une journée et un nuit à Ohare International Airport à cause de l'impressionnante tempête de neige qui sévissait alors, nous attendions qu'un des vols pour Columbus se libére pour rentrer enfin à la maison. A l'extérieur, on voyait à travers les grandes vitres de l'aéroport les chasse-neige et autres pulvérisateurs tenter de libérer les pistes et les avions de l'emprise de la neige, entre deux bourrasques. Au moins une nuit d'hôtel confortable nous avait-elle permis de récupérer un peu au beau milieu du retour et de la tempête.
Le lendemain, au moment d'embarquer sur un des vols pour lequel nous étions en liste d'attente et qui était reporté d'heure en heure depuis l'aube, l'employée de service nous indique soudain que nous avons une place quasi assurée, mais sur un autre vol (pourtant annoncé avec un important retard, lui aussi, sur les panneaux d'affichage) affrété pour faire face à ces circonstances exceptionnelles, si toutefois nous arrivons à temps au guichet qui se situe... à l'autre bout de l'aéroport.
Deux à trois minutes pour traverser cet immense hall entre diverses échopes et des foules de gens se croisant dans les deux sens, avec un chariot lourdement chargé de la partie des bagages que nous avions pris avec nous (beaucoup de livres ! mais peu d'affaires de rechange...). Je pars en avant-garde pour tenter d'attrapper quelque chose de sûr de ce côté et commence donc un long sprint en forme de parcours d'obstacles. Je file à toute vitesse en poussant ce chariot aux allures de tank, fends la foule, slalome entre les ilôts, évite les brusques changements de trajectoires des passagers égarés et finit par arriver à temps au comptoir en question.
L'employé italien est débordé et tendu - son imprimante a lâché et le renfort tarde à venir -, mais je le mets de mon côté d'un mot (après qu'il eut crié au téléphone à sa compagnie qu'il ne s'appelait pas Superman, j'enchaînai d'un facile : "'Monsieur superman, j'ai besoin de vous"...) et l'affaire est vite débloquée. Nous obtenons in extremis deux places sur le vol en instance de départ (non sans que ma compagne, arrivant peu après et croyant que l'affaire avait échoué, commence à prendre publiquement à partie le pauvre employé d'United...).
Au terme de ce rattrapage, quelque chose me surprend, me laisse une impression étrange que je n'arrive pas à identifier précisément. J'y suis : je viens de m'envoyer un petit steeple-chase à fond la caisse chargé comme un âne et à l'arrivée... je suis à peine essouflé, en ayant complètement récupéré au bout d'une dizaine de secondes. J'avais pourtant fortement ralenti le rythme des footings depuis le début de l'hiver à cause d'une douleur aux genoux qui faisait suite à la reprise d'un entraînement plus intensif depuis l'été, et non en raison du froid ; de ce point de vue, je dois d'ailleurs être le seul à continuer de courir en short (mais plus torse nu ! n'est pas Rambo qui veut...) autour de Schiller Park par les temps qui courent, entre les tempêtes de neige juste au Nord, et les tornades dévastatrices un peu plus au Sud.
L'anecdote, sans doute, pourra paraître dérisoire et manquer un peu de souffle. C'est pourtant à ce genre de détails, anodins, accidentels, beaucoup plus qu'à de grandes déclarations que non seulement se révèle mais aussi se justifie un nouvel état. Je crois qu'il en va de même, plus généralement, des projets de changement réussis. A un moment donné, ce qui fait la différence entre un vrai et un faux changement - entre une modification durable et une parodie de rupture -, ce qui indique que ça a marché, c'est le fait que les individus qui en font l'expérience se sentent mieux, ou non, dans le nouveau système à travers des améliorations concrètes qui se traduisent, encore une fois, non dans des déclarations tonitruantes mais dans des détails - d'ailleurs d'autant plus anodins qu'ils traduisent la normalisation du nouvel état et, pour ainsi dire, sa naturalisation comme aurait dit Barthes.
20:10 Publié dans Jours tranquilles à German Village | Tags : voyages, chicago, tabac, aéroport, tempête, changement | Lien permanent | Commentaires (2)
26/10/2007
L'exfiltration du guerrier viking en terres australes via la gare de Rouen
Il fallait s'y attendre. Le résultat lamentable de ce périple en tous sens entre l'Europe, l'Amérique, l'Asie et l'Océanie, ces dernières semaines, c'est un ensemble de rêves abracadabrantesques qui s'emmêlent les pinceaux en une sorte de conte féérique et guerrier.
Moi qui ne me souviens presque jamais de mes rêves (ce qui, paraît-il, signale des songes pervers, rien moins, j'avais bien besoin de ça), j'ai pris le parti d'en noter quelques bribes sur un petit carnet de nuit ramené de l'Intercontinental d'Hong Kong.
C'est pas moi qui l'ai piqué, le carnet.
Du coup, on verra bien si c'est aussi pervers que ça ; d'ailleurs, si ça l'est vraiment - je prends bien déjà quelques libertés avec le casting -, je commettrais quelques petits arrangements au montage.
Ça a commencé l'autre nuit. Je me retrouvai propulsé à la tête d'une bande de Norvégiens sanguinaires - le chef répondait au nom, tout à fait inattendu, de Knut -, qui s'apprêtaient à faire main basse, non sur la schnouf, mais sur la Normandie.
Un réalisateur northumbrien en difficulté aura sans doute pensé à un remake facile en forme de comédie musicale sur le thème plein de fraîcheur : "J'irai revoir ma Normandie " pour se relancer à travers un partenariat, sponsorisé par Media Plus, entre la Svensk Filmindustri et les Caudebec-en-Caux Cruise.
On a beau dire, on sent une indéniable accélération - oserais-je dire un nouveau souffle ? - sur le plan culturel, depuis l'approbation du Traité simplifié. Qu'est-ce que ça va être après la ratification, les enfants.
Le problème, c'est que tout ce petit monde gueulait vraiment très fort en attendant le prochain Intercités, en anglais - ce qui relativise clairement tout ce que notre vision des hordes du Nord pourrait véhiculer de primitif -, et dans le hall de la gare de Rouen en plus, qui résonne beaucoup comme hall, on dirait une cathédrale.
Et puis, la nuit dernière, vous allez rire - du moins, ceux qui, me connaissant un peu, savent combien j'ai su conserver une certaine sobriété de moeurs en dépit d'une carrière fulgurante et de sollicitations aussi multiples que décousues -, je me retrouve en prince perse, peut-être wahhabite, circulant majestueusement dans une sorte d'immense salon zen.
On aurait dit le deuxième étage du Metropolitan de Bangkok sur Sathorn Road, dédié à tout un tas de soins chics et bienfaisants. A moins qu'il ne se soit agi des installations de l'Athletic Club de Columbus - un club huppé, niché dans un vénérable building de briques rouges sur Broad Street, que nous nous apprêtons à rejoindre ; du moins que nous nous apprêtions à rejoindre avant qu'il y en ait un qui ne tombit, que dis-je, qui ne chutassions sur la petite ligne qui précisait les admission fees s'ajoutant aux cotisations mensuelles, ainsi qu'aux frais de parking, de coaching et de fooding.
Là, en peignoir, je déclare humblement à deux jeunes journalistes calédoniennes qui m'entourent, tandis qu'une maîtresse de jeunesse, aussi saxophoniste que dévergondée, me guette d'un peu plus loin, que je m'en vais prétendre au Goncourt chez Flammarion. Sur ce, dans un rêve désespérément borné au plan de la géographie comme en une sorte de résistance sourde et bien campée à cette longue suite d'escales, je me prépare à (re)prendre le train pour, devinez quoi, aller (re)voir ma Normandie.
Je ne sais pas qui est le trouvère souffreteux qui a inventé la chanson, mais je ne serais pas fâché que Knut et sa bande - et cela même, rétrospectivement, dès les premières descentes historiques sur Villequier, un peu comme Jim Caviezel par Denzel Washington dans Déjà vu -, le zigouillent une bonne fois pour toutes. Ça m'ouvrirait des horizons sur le plan onirique. Et puis ça éviterait des tas de morts inutiles sur le Mississipi, en plus.
19:25 Publié dans Sweet dreams | Tags : voyages, rêves, Nouvelle-Calédonie, Europe, politique, littérature | Lien permanent | Commentaires (0)