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04/08/2009

Lendemains de fête (3) Potlatch

29 Juillet 2009.

Un des sujets qui a fait les grandes heures de l'ethnologie dans les années 1920, chez Mauss par exemple, est l'étude des Polatch mélanésiens, ces grandes fêtes célébrant des alliances entre clans et donnant lieu à une destruction de richesses.

Les étudiant, et tout en prenant la mesure de la subtilité des relations sociales à l'oeuvre dans les sociétés traditionnelles, on ne peut s'empêcher de songer à une geste archaïque qui validerait une sorte d'impossibilité culturelle d'accéder à un stade supérieur de la civilisation matérielle - en bref, le contraire de l'accumulation du capital.

Mais le regard d'un Mélanésien sur un mariage new yorkais aujourd'hui, que serait-il d'autre ? Dans les deux cas, chaque participant s'y livre bien à une "destruction" similaire. Des richesses circulent, des paroles s'échangent, des symboles s'incarnent, des liens nouveaux se créent.

On se parle, on invoque les Dieux, on mange, on boit, on danse. Dans les deux situations, et dans le meilleur des cas, un esprit de corps se dégage qui, à certains moments au moins, transcende les individualités et constitue, au-delà de ceux qui en font légalement office, le groupe dans son ensemble comme témoin.

Mais témoin de quoi au juste : des mariés ? Sans doute mais, n'en déplaise à l'individualisme contemporain, ce n'est peut-être pas l'essentiel. De l'événement, ils sont à la fois le fait déclencheur, la trame et comme le repère visible. Mais ils sont aussi un élément parmi d'autre d'une affaire qui, dans une certaine mesure, les dépasse et qui touche, plus fondamentalement, à un groupe qui se constitue, se reconnaît et, en se reconnaissant, est lui-même la source d'échanges futurs.

Si "destruction" il y a, il s'agit bien d'une destruction (socialement) créatrice dans laquelle la tradition prend en quelque sorte sa revanche sur la modernité en lui rappelant que ce qui compte en réalité, c'est moins l'échange ou la consommation des biens que la richesse plus fondamentale que représente le développement des relations sociales, la constitution ou la consolidation d'un groupe.

Au fond, un mariage que l'on dirait réussi, ce ne serait rien d'autre, à travers les rites-mêmes qui le constituent, qu'une coutume qui s'est formée.

Version courte : on est ce qu'on est, il faut ce qu'il faut, ça coûtera ce que ça coûtera.

 

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Commentaires

 

Voila en beaucoup mieux dit la substance de notre bla-bla (c'est de ça qu'il est question, non ? -socialement parlant ?) de l'apéro d'hier.

Conclusion : après une conversation interressante refer to oliver's blog !

Je vous souhaite un week-end avec plein de baleines.

Et je crois que ce mariage restera dans ma mémoire comme l'un de mes meilleurs souvenirs. Vous nous avez amenés à vivre 5 jours hors du temps, aleluia :-)

Commentaires

J'espère, chers tous deux, qu'après ces belles journées riches en émotion vous vous détendez et reposez. Vraiment je voulais vous exprimer toute mon admiration pour votre organisation remarquable, mon plaisir pour les beaux et bons moments passés ensemble et mon bonheur de vous voir si complémentaires et capables de vous faire du bien alors que tant de gens ne savent que se détruire et se diminuer.

Annie était resplendissante, à la fois émue et sereine, aussi ravissante dans sa robe en soie lors des piques-niques que dans sa somptueuse robe de mariée.

Olivier, attentif à tout et à chacun, concentré sur l'engagement fort du mariage, joliment perturbé par la présence à son annulaire d'un élément étranger couramment appelé "alliance", était émouvant dans sa sincérité qu'il protége habituellement par un humour pudique.

Ces journées, qui ont vu aussi se créer et se renforcer tant de liens entre les invités, comme si le fait de vous aimer constituait une harmonie entre des gens très différents, nous ne les oublierons pas.

Merci.

Joli couple si bien assorti, selon la formule habituelle mais du fond du coeur, je vous adresse mes voeux de bonheur les plus affectueux.

R.

Vive New York!

Écrit par : Régine | 04/08/2009

Régine: Eh bien, quel message... Tu vois, notre bonheur à nous pour notre mariage, c'était d'avoir tout près de nous ta présence bienveillante, tes regards de connivence, ta sérénité heureuse et détendue, ton rayonnement sur les autres et, bien sûr, ton magnifique chapeau, devenue à l'unanimité la mascotte de la fête (un coup de génie) - bref, c'était de t'avoir à nos côtés. Et notre frustration, c'est que le temps, à la maison, au restaurant ou au club, soit passé si vite. Vous nous manquez tous - si bien qu'on s'est même amusés, à Provincetown, entre un brunch et un verre au Red Inn, à échaffauder des projets de retrouvailles dans deux ou trois ans à Cape Cod... Anyway, chapeau !

Écrit par : Olivier | 05/08/2009

Aleth : Oui, vive le bricolage en commun des idées, des souvenirs, des émotions, bref, vive le blabla intello à l'heure de l'apéro ! C'est quand le prochain, d'ailleurs ? Sur un bateau (greuuuuh, saloperie de cutter !), je suis sûr que ce serait encore plus créatif (aïe). En tout cas, tu as été une invitée attentive, douce et entraînante et ça valait bien un p'tit tour au Met sous le déluge -) Et puis, on garde aussi plein de très bons souvenirs de notre escapade au Cap Ferret avec vous. Côté baleines, le voyage a tenu ses promesses par une magnifique matinée ensoleillée au large de Cape Cod. La famille Baleine : Baleinot, Baleine et Baleinette

Écrit par : Olivier | 05/08/2009

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