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10/04/2007

Rambaud m'a tuer (3) Vas-y dégaine John Wayne, voir ?

Ça n'a décidément ni queue, ni tête cette histoire. Et puis ça n'intéresse personne. Il faut que je me ressaisisse. Ou alors j'arrête. Je pourrais peut-être essayer de me concentrer sur un thème de société, un sujet de réflexion - c'est pas facile tous les jours de rigoler et de travailler en même temps, c'est un sujet qui me travaille beaucoup, justement, ces temps-ci. C'est peut-être le printemps : à d'autres, ça donne des allergies au pollen, des inflammations libidineuses et autres pulsions de jardinage, eh bien, moi, ça me turlupine la posture.

Sinon, je change de nom. Ou de site.
Et pourquoi pas de pays non plus, tant qu'on y est ?

Ou de métier. Il n'y a pas que burelier comme métier dans la vie, non plus. Il y aussi les grands espaces sauvages, le plaisir de ramener le bétail au ranch le soir venu, d'occire un ou deux Cheyennes en route avec mon nouveau flingo - peut-être même toute la tribu comme dans Le dernier Samouraï, si t'es un peu en avance sur le match, sur le chemin du retour ; mais bon, après ça te donne des remords et ça finit par te gâcher le match, résultat, t'es bien avancé.

Je me souviens un jour, le lendemain de Nöel, j'en avais fait un super beau de revolver avec des legos, bariolé de toutes les couleurs, et là, à peine je le pointe dans le couloir que Joss Randall, mon frère - oui, encore lui - qui avait anticipé sur l'attaque à cause du fait qu'il étudierait les sciences de l'ingénieur plus tard, il me met un coup de karaté dessus et il m'explose mon pétard tout neuf, le bougre, encore plus impitoyable que Clint dans Eponyme.

A ce moment-là, j'ai bien senti, malgré mes protestations larmoyantes - oui bon, on ne peut pas être un héros tous les jours non plus, voyez Spiderman ou Zorro, ces types ont des moments de faiblesse et, à bien y réfléchir, c'est ce qui leur permet d'accéder au statut de héros, et c'est d'ailleurs ce qui fait la supériorité de Michel Rocard sur Arnold Schwarzenegger -, que ma mère s'en foutait bien que j'aye plus de pétard.

Peut-être même qu'elle était contente, au fond. Ce qui, entre nous, et bien que ma mère se montre généralement très empathique et responsable, est un peu léger comme attitude - peut-être qu'elle ne se rendait pas bien compte à l'époque, ou qu'elle n'avait pas une conscience du danger aussi aiguisée que nous - vu qu'on aurait mieux défendu la maison à deux qu'à tout seul, chacun un côté comme dans Rio Bravo. Car, naturellement, mon père avait encore autre chose à faire qu'à défendre le ranch, genre couper du bois, aller à la chasse au bison ou mettre de l'essence dans les chevaux de la voiture.

Il y a des enfances difficiles.

Et donc, là, vengeance, ça va flinguer pour de bon, les gars. Avec un peu de chance, il n'y en aura pas un qui parlera français en Amérique et je pourrais encore passer pour un type sérieux.

- Hellooo, pleaaase to meeeet yoooou ! My name is Oliver B.
(Cette manie de faire des mots comme des phrases : obligé de faire pareil, mais à la longue, ça diphtongue.)
- Oliver... bo... Bonaze ?
- Vas-y cowboy, t'as dit quoi ? Vas-y, bo quoi ?
- Oh sorry ! I think I've egratigned your naze...
("Egratigned ton naze", ah ah ah, n'importe quoi ! Ils parlent tous américain comme toi dans ta famille ?)
- What ?
- Vas-y, dégaine John Wayne, voir ?

A moins qu'il y en ait un de vicieux qui aille me persifler dessus sur TBS en prime time, juste avant "Everybody loves Raymond". Mais ça ferait quand même peu chevaleresque, très rapporteur et inamical comme comportement ; et, quand on m'attaque, je ne sais pas bien pourquoi au juste mais, après avoir tout de même vérifié qu'il s'agissait bien d'une intention consciente et délibérée et non d'une erreur malencontreuse, je massacre - genre Genghis Khan, à côté, on dirait Martine fait de la bicyclette. Et encore, sans prendre trop de risques dans les virages.

J'insiste tout de même sur le point de la vérification préalable car, dans ce genre de profils psychologiques, c'est un trait suffisamment singulier pour être mentionné et qui fait toute la différence entre Don Corleone et son fils aîné qui, manifestement, a le cervelet en forme de testicules ou, pour être tout à fait précis pour les lecteurs férus de science anatomique, les deux flocculus entre la valvule de Vieussens et l'amygdale cérébelleuse en forme de pédicules testiculaires avec, dans le cas qui nous occupe, une inflammation erysipéllitique aiguë autour de la valvule de Tarin, bref, résumé cette fois pour le lecteur pressé, et comme on dit à Bourail : le cerveau qui barre en couille.

Quant à savoir d'où me vient ce sens, tout de même un peu exagéré, des représailles massives - et qui n'a rien à voir, est-il besoin de le préciser, avec le fil conducteur de ce récit -, c'est un mystère, sur lequel je vois bien qu'il va me falloir, dans la foulée, pousser plus avant l'investigation.