20/04/2007
L'Amériii-que, l'Amériii-que...
Cela a commencé comme le refrain de la chanson de Joe Dassin, comme un air inconscient qui aurait accompagné ces derniers mois, et qui de fil en aiguille m'aurait mené jusqu'ici. A dire vrai, je m'y suis laissé entraîner par ma compagne, doucement, mais sûrement. C'est elle déjà qui m'a fait découvrir New York, il y a trois ans. C'est à nouveau elle qui m'embarque dans l'aventure américaine, reprenant au vol une envie que nous avions eue alors.
Certes, l'Amérique de Georges Bush - son arrogance et sa bêtise - ne font pas un programme. Mais l'obscurantisme du moment, et le biais affligeant qu'il introduit dans notre rapport aux Etats-Unis, nous masque la profondeur de champ : le pays de la recherche, de l'innovation, de la conquête, du multiculturalisme - bref, une aventure ouverte sur le monde d'aujourd'hui, qui reste un creuset du monde de demain.
Sur un plan plus personnel, ce voyage ne va pas non plus, si l'on ose dire, sans une visée de rééquilibrage. Plus jeune, vers dix-sept ans je me suis passionné pour la Nouvelle-Calédonie pour des raisons d'abord politiques - comprendre un processus de décolonisation original - puis, vers trente, économiques, en y revenant défendre, auprès d'Yves Rambaud, les intérêts d'une compagnie minière française qui y a son coeur historique, et les ennuis qui vont avec. Il y avait aussi le sentiment que quelque chose de plus épique s'y passait. Le job est fait et, avec lui, une certaine aventure culturelle s'est déroulée au fil de rencontres improbables, au coeur de l'Océanie.
Partir de Calédonie c'était quitter une périphérie pour retrouver un centre. De même, quitter Paris et la France aujourd'hui, c'est déplacer le centre de gravité et, avec lui, le champ des possibles. Et, comme lorsque j'ai quitté le Quai d'Orsay en 1997, je sens autour de moi comme un mélange d'envie et de bienveillance dans cette aventure dont le caractère de projet neuf survit à des racines si anciennes ; c'est le propre des mythes. Et puis, je crois que je vais aimer notre nouvelle communauté de Columbus.
22:16 Publié dans Du rififi chez les Yankees | Tags : Amérique, Nouvelle-Calédonie, expatriation, Bush, Etats-Unis, Yves Rambaud | Lien permanent | Commentaires (0)